HK & Les Saltimbanks « Indignez-vous »
En hommage à Stéphane Hessel, ce « vieux monsieur qui vous parle »… Dans un monde où les chômeurs s’immolent devant Pôle Emploi, où les politiques, fussent-ils de gauche, se couchent devant le capital, où on dégraissent les hôpitaux et tout ce qui apparait encore comme service public ; dans un monde où l’humain n’est que variable d’ajustement des bourses, tout juste utile à consommer quand il le peut encore, fasse que les propos de Monsieur Hessel cheminent en nous, qu’ils grandissent, qu’ils participent à changer ce présent odieux et désespérant. MK
Entre potence et corde au cou
Je suis revenu de si loin
Je rends grâce à mon étoile
La mort m’a oublié en chemin
A Dora et à Buchenwald
93 ans je peux croire
Que ma fin n’est plus très loin
93 ans voici ma mémoire
Prenez-en le plus grand soin
L’indignation obstinément
Dans un monde au garde à vous
Soyez de ceux qui marchent contre le vent
Mes amis, indignez-vous !
HK & Les Saltimbanks
Paroles de HK et Manuel Paris, Musique de HL & Les Saltimbanks. Extrait de « Les temps modernes » (2012)
Sang-titre
Raccourcir le silence,
vieillir plus vite…
Tâche, encre noire maculée,
petit jet d’O sur feuille de papier,
vierge, blanc…
Un foulard de soi-e, que l’on jette, derrière les autres…
Je m’envelloppe sur moi-même,
comme un jeune hiver, fougeux et défensif ;
mes regards allongent mon Verbe
mais plus l’horizon se rapproche,
plus ma vue baisse d’intensité é-m-o-t-ive !
Reculer, plus, encore…
Augmenter volontairement les risques,
pour avancer ne serais-ce que d’un pouce
et préserver le privilège de m’auto-stopper, un jour.
De mes rêves, tristes,
les mots s’alignent en mauvais désordre ;
en petites notes de plaisirs, défrichés, puis nus…
Ils serpentent entre les fanions de ma tête,
et grisent mes parties sensibles ;
détruisant, par indifférence au nuisible,
tous les paliers faciles qui dominent la piste.
S’il le faut, comme une avalanche,
me débattre à l’arrivée, cet espoir balistique ;
des camisoles de force, des faux instants-tanés d’Or et d’Argent
sur masque de fer blanc.
Ceux-là même qui sculptent mon visage en rides de Sang-vent,
cent vents violents qui poussent l’âge ingrat à devenir idiot !
Je reste las, à ne dire…
Je n’entends même plus l’écho du silence
L’Ecriture masque la Parole ;
idem pour la parole donnée,
même si elle n’était pas for-mu-l-ée !
Je vais louer un coeur muet…
On devient si vite a-faune !…
Aphone, aphone, aphone !
A.D
« Mais si, aujourd’hui comme alors, une minorité active se dresse, cela suffira, nous aurons le levain pour que la pâte lève. »
Stéphane Hessel
Stéphane Hessel nous a appris à ne jamais désespérer , » On lâche rien » .
magnifique, tout, le texte, la voix, la pertinence et l’à propos