Gauchy 2013 : les décibels grondent et la caravane passe
Alex Taff et La Caravane passe, 8 février 2013, festival Les Voix d’hiver, Maison de la Culture et des Loisirs, Gauchy,
Tout festival aime bien se refermer sur une touche festive, java bien ordonnée fixant à tout jamais l’édition qui ainsi s’achève. Et programmer Alex Taff et La Caravane passe c’est parier sur de bons chevaux. Si leur musique n’était pas si métissée (particulièrement pour La Caravane), on pourrait même parler de pur sang, tant ils font figure d’étalon de leur art.
« Je me sens belle / Comme un poisson dans la bière… » Honnêtement on ne comprend pas tout, la technique du son ne rendant qu’imparfaitement ce qu’émet la voix. Dommage, car les textes sont construits, ambitionnant d’être de vraies chansons, ce qu’elles sont, émettant idées et émotions, même « cachées derrière les riffs de ma chanson / et planquées dans les mots. » Ce qui est bien chez Alex Taff (Alex, Thierry, Stef et Mehdi), venu en presque voisin de Beauvais, c’est cette pétillante énergie, cette incroyable pêche en scène. Le bassiste est à ce titre exemplaire : les pierres qui roulent de Jagger n’en feraient pas autant. Bon, nos Alex Taff ne sont pas de la dernière couvée (quatre albums et des kilomètres au compteur) et pourraient en apprendre aux jeunes coqs.
La musique de La Caravane Passe est un mélange de jazz manouche, de fanfare balkanique, de rock alternatif et d’électro. Bon ingrédients qui font redoutable alchimie. D’autant que nos diables d’hommes savent ce qu’est la scène (le groupe à presque douze ans d’âge, quatre albums eux-aussi à leur actif), qu’ils occupent comme pas deux. On pourra toujours dire qu’ils sont là pour l’ambiance, pour le fun, pour prolonger une fin de festival et définitivement la valider, que les textes sont moins importants. C’est vrai qu’on y va pour bouger, pour s’y remuer, qu’on peut ne pas prêter grande attention aux chansons.
Pour ceux restés assis, forcément plus attentifs, le postulat n’est pas le même : La Caravane leur livre au passage des fables et tranches de vie, textes perclus de références culturelles et p’tits sujets pas bien farouches vivifiés comme il se doit, comme on l’attend d’un tel groupe de référence, d’une folie raisonnée, aux tenues excentriques et lunettes eltonjohnniennes. Ça alterne le français et l’anglais en adéquation avec la sonorité désirée : ça fait toujours son effet. Souvent on confond ce groupe avec son presque homonyme qu’est Caravane palace. Je vous jure qu’après les avoir vu, on ne les confond plus.
Le site d’Alex Taff c’est ici : celui de La Caravane passe là.
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