Gauchy 2013 : Barbara Carlotti, empreinte d’amour
Sauvé dans En scène
Tags: Barbara Carlotti, Gauchy, Nouvelles, Voix d'hiver
Barbara Carlotti, 7 février 2013, festival Les Voix d’hiver, Maison de la Culture et des Loisirs, Gauchy,
Mettons-nous sur la juste fréquence pour tenter d’apprécier. N’a-t-elle pas, après tout, séduit les critiques de Télérama et des Inrocks ? Même les jurés de l’Académie du disque Charles-Cros, c’est dire. Et ce 8 février, sans doute, ceux des Victoires de la musique. Bon, dans une telle programmation, aux Voix d’hiver, ça dénote un peu. Mais la chanson est plurielle et, que je sache, Carlotti fait dans la chanson.
Tout est noir et or en cette scène. Les musiciens en noir, la chanteuse aussi. Et cette chevelure blonde comme les blés… « Je voudrais te toucher / Mon amour / Te toucher me rassure. » La dame fait dans l’amour : le passé, le présent, le futur de l’amour. L’empreinte de l’amour, l’accomplissement, le renoncement. A disséquer ses textes que ça a du charme, de la gueule même. Tant qu’on cède et qu’on y entre.
Carlotti a un prénom et une voix qui ne sont pas sans faire songer à Barbara : la comparaison s’arrête là même s’il y a, chez elle aussi, une sorte d’envoutement (qu’elle pousse loin, telle un gourou invoquant les forces magnétiques et cosmiques, si si !). C’est une variété plaisante faite pour séduire les masses. Et des chansons qu’on diffuse ou diffusera en boîtes, en des slows intéressés qui suggèrent le désir et précèdent le coït. « Je marche nue / Les pieds nus / Les jambes nues / Sur la lagune / J’aime le vent / L’amour et l’argent… » Barbara chante l’amour en toutes ses dimensions. Avec une insolite distance cependant, émois sans réelle émotion, toute en retenue. C’est étrange, assez fascinant.
Comme avec les musiciens d’ailleurs. On aime toujours constater l’osmose entre eux et l’artiste. Ça nous rassure. Là, nous sommes en une autre dimension de la chanson, côté variété et c’est autre chose. Les musiciens font leur taff, leur cach’ton. Sans âme, sans complicité, ou alors ils les cachent bien. Barbara Carlotti fait elle-même son bizness, plutôt pas mal d’ailleurs. Avec, ce qui est rare, une réelle modestie et un vrai sens du partage avec son public. Fasse qu’après ce soir, avec ou sans Victoire, cette dame reste pareille.
Avant Télérama et les Inrocks, il y avait aussi des sites chansons, moins connus certes, mais qui ont salué Barbara Carlotti dès 2007, autant pour ses chansons que pour les aventures musicales et spectaculaires (au sens spectacle de scène) dans lesquelles elle s’est embarquée. Et puis France Inter a été très présent dès le début. Parmi les qualités que je salue avec enthousiasme, il y a son approche de faire du spectacle un moment de charme, en ce sens qu’elle ne débarque pas sur scène comme une qui viendrait de faire son ménage de printemps… Parfois, le négligé vestimentaire a des répercussions sur le négligé dans la prestation musicale. Et il arrive même que ça s’entende à la radio. Barbara Carlotti me semble toujours bien habillée, c’est comme Rita Hayworth dans «Gilda » avec « Put the blame on me » même sans l’image, on devine qu’elle n’est pas en jogging avec un foulard à fleurs sur les cheveux. Ce sont peut-être des détails pour vous, mais moi j’aime bien les chansons bien habillées.. et les chanteuses idem.