Gauchy 2013 : Melissmiel (d’amours et de révoltes)
Melissmell, 5 février 2013, festival Les Voix d’hiver, Maison de la Culture et des Loisirs, Gauchy,
Que retiendrons-nous de ce moment-là, de ce concert d’exception ? Sans doute l’ultime rappel où, en v.o. et en v.f. dans le texte, Melissmell osa Le partisan de Léonard Cohen. Ça lui va bien, ça, à Melissmell, cette belle en désir d’amour et de révoltes. Toujours et plus que jamais en résistance… « Entendez-vous / Dans nos campagnes / Mugir nos pauvres de faim de froid / Qu’ils viennent jusque / Dans vos bras / Pleurez dans nos villes / Nos sarcasmes / Aux armes / Aux armes etc. » Ainsi est Melissmell, enfant de la crise : « J’ai fait mes armes à ses côtés / Quand les murs se sont effondrés »
C’est toute emmitouflée dans sa doudoune qu’elle est arrivée sur scène : normal, nous sommes aux Voix d’hiver. Et, de suite, une voix fragile et haut perchée qui s’envole, vous envoute, vous interpelle, belle… Elle chante, elle aime chanter. Elle crie, elle aime crier. Il y a de ses aînées en elle, des fortes en gueule que furent Magny, Ribeiro ou Mama Béa qui jamais n’abdiquèrent. Le chant de Melissmell est chant debout, fier et beau, mû d’une jeunesse folle, idéale. Si jadis elle fusionna L’internationale et La Marseillaise, ce fut en réaction à Sarkozy, au moment de La lettre de Guy Mocquet : « Sans ces deux-là, je ne serais pas sur scène. » Le chant de Melissmell est épiderme, est réaction. C’est une plainte partagée, une complainte douloureuse, amoureuse : « J’ai vendu ma souffrance, j’ai perdu mon amour. » Ses chansons sont gamines, généreuses, elle a le poing levé, elle est la vie en marche : « Ne te retournes pas / Le monde est à refaire ! »
Trois musiciens en scène (Stéphane, Jérôme et Claude, à l’occasion son boy’s band), très rock dans la forme et dans l’esprit, espiègles et complices. L’environnement musical est fort où les mots de Melissmel se frayent chemin comme perce-neige. L’acoustique est bonne et c’est concert idéal, faits de calme et de colères, de complicités et de confessions aussi, d’une tendresse à fleur de mots : « Viens-moi, je te ferai l’amour / A la lueur des premiers jours… » A telle invite qui résiste ?
Le 25 mars prochain, Melissmell sort son nouvel album, Droit dans la gueule du loup, un petit chef d’œuvre soit-dit en passant. Dont aucun titre ne fut dévoilé sur scène, car travaillé avec une autre équipe. Nous y reviendrons prochainement. Le site de Melissmell c’est ici.
Une précision cher Michel : Le Partisan n’est pas de Leonard Cohen. Il a été écrit EN FRANCAIS par Emmanuel D’Astier de la Vigerie (dit Bernard) et composé par Anna Marly, responsables également de la chanson « soeur » Le Chant des partisans.
Voir cette page du site français Leonard Cohen :
http://www.leonardcohensite.com/partisanfr.php
En fait Leonard l’a sorti de l’ombre en 1969 dans son 2ème album, avec une version très personnelle, et l’a fait découvrir au monde, en particulier aux jeunes français de l’époque…
et pour compléter l’info voici la version d »Anna Marly, sans doute la première chanteuse guitare voix..
http://www.youtube.com/watch?v=uTMe6-6VSuQ