Pour la fin du monde
Voilà, on y est. Le dernier billet ? C’est peut-être, sans doute, la fin de NosEnchanteurs et de plein d’autres bonnes choses encore, le terme de nos vies, le point de non-retour. Plus de Michel Drucker ni de ces Feux de l’amour qu’on croyait éternels. Plus de sidérurgie dans la vallée des anges ni de querelles à la tête de l’ump. Plus de barbe à papa à la Foire du trône, plus de noëls. Plus de Johnny Hallyday non plus, à que le monde il est triste. Car c’est demain la fin du monde. Si, si. Nous serons le 21 décembre 2012 et les Mayas (salopes d’abeilles !) l’ont dit, l’ont calculé : ça va péter. Pour la fin du monde… Quitte à quand même essayer de sauver la chanson, l’équipe de NosEnchanteurs a tenté un repli stratégique pour survivre à la catastrophe. Chez Cat’ ou chez Michel, dans le sud-est ? Trop sismique ! Chez Claude dans son sud-ouest ? Trop près de la mer. Chez Chantal vers Notre-Dame des Landes ? Trop de CRS nous indisposent. Chez Walter en Belgique ? Le Thalys déraille. Pas sur Paris, chez Norbert ou Francis, toutes les places étant déjà prises dans les sous-sols de l’Elysée… Ni Saint-Etienne ni Dijon, je ne sais plus pourquoi. Direction le Cantal, maison de campagne de l’ami Norbert, transformée en bunker-palace-hôtel, pour « Allez voir enfin l’autre côté de la montagne, on va repartir à zéro ». Putain on s’caille ! Mais pourquoi donc Norbert nous a chanté « Mets dans ta valise / Une simple chemise / Pour la fin du monde / Pas de vêtements » ? Car c’est vraiment un temps à mettre des pulls. Même pas de photos de groupe pour immortaliser l’équipe : « Et mes photographies ? Laisses-les là. » La Bou-Hanna n’est pas contente, mais alors pas du tout ! « Et ma boîte à outils ? Laisse là aussi. » C’est malin, pas non plus de clous pour fixer les planches sur les fenêtres, pour calfeutrer. Ah ! « Si j’avais un marteau… » Prudents, nous avons tous nos i-pad gorgés de chansons. Gabriel s’est fait l’intégrale d’Olivia Ruiz et de la Miravette, Bou-Hanna de Bernard Joyet, Halimi de Bobby Lapointe (pour étudier ses calembours alors qu’il va falloir cultiver le topinambour…), Cour de Michèle Bernard, Thihoreau de Brassens, Fèvre de ses p’tits protégés du Festiv’Arts, Panigada de Ravi Shankar, mort juste avant la débâcle, Walter d’une anthologie de la chanson wallone, d’Adamo à Arno. Moi, j’ai pris tout Leprest, Béranger, Yacoub, Amélie les crayons, Rémo Gary et Rinaldi. Demain ça devait être mon anniversaire, sans blague je suis né un 21 décembre. La fin du monde fait que, si le gâteau tient le choc, j’en remets la célébration au lendemain. Avec des bougies, tiens : c’était ça ou le nucléaire. Eh, les rescapé(e)s, venez-y : « On va repartir à zéro. » Dans cette débandade, cette apocalypse, la chanson restera, debout, sur les gravas de demain comme elle le fut hier sur les barricades, à qui il ne faut qu’une voix pour s’époumoner, une guitare peut-être (acoustique, la centrale électrique vient de péter). Le chaud biz, à qui il faut beaucoup plus que ça, s’effondrera. La chanson redeviendra chant d’espoir, graines puis bourgeons. Chouette, tout est à recommencer !
L’illustration de ce billet est extraite du film « 2012″. En vidéo : une chanson que j’aime beaucoup, depuis tout l’temps, depuis que j’suis gosse. Grand respect à Gérard Palaprat !
Pour la fin du monde, j’ai pris mes précautions, quelques bonnes bouteilles, histoire de ne pas mourir de soif en plus, ce sera déjà ça de pris…
Et puis j’ai une ou deux chroniques à finir pour le lendemain, prêt pour le nouveau monde !
Très drôle Michel votre chronique de fin du monde …Tout ça pour ne pas payer à boire pour votre anniversaire ! ! ! Alors, prêts pour le nouveau monde ? En chansons bien sûr ! eh Norbert, les bonnes bouteilles, c’est comme les bonnes chansons, ça se partage …
Et j’ai oublié : Bon anniversaire Michel …Parce que demain, je ne sais pas si je pourrai vous le souhaiter !
Dans mon intégrale fin du monde, il n’y a pas que Nathalie et Olivia, il y a par ordre d’entrée en scène, Henri Crolla et Django, Herbert Pagani, parce que, malgré tout:
Gracias a la vida, merci l´existence
Pour ces mots qui dansent dans mes dictionnaires
Et qui m´aident à dire tout ce que je pense
Qui m´ouvrent les coeurs et brisent les frontières
Et qui font qu´un inconnu devient mon frère
Gracias a la vida, merci l´existence
Pour chaque musique, pour chaque poème
Pour le chant des peuples qui brisent leurs chaînes
Pour le chant d´un seul qui brise le silence
Et devient pour tous un chant de délivrance
Gracias a la vida, merci l´existence
et puis un harmonica, ça peut pas faire de mal …
J’adore cette chanson et elle vient bien à propos! Alors peut-être à….après-demain.