Paccoud dans la hôte du père Noël
C’est un disque pour le jeune public. Le cadeau idéal pour Noël ? Pas sûr si vous ne voulez voir en cette fête qu’un oasis de bonheur à l’abri, ne serait-ce qu’une journée, des tristes réalités de ce monde. Car ce disque c’est du pur Paccoud et la grosse voix de Christian Paccoud ne fait pas particulièrement dans le mièvre, le gentil.
Polion est un vagabond qui n’a ni toit ni maison. Il couche dehors, sous un carton. Les gens passent devant, circulez y’a rien à voir. Valentine est née avec une cuillère dans la bouche, piscine et piano et disques… d’Henri Dès. De sa prison dorée elle s’échappe par webcam. Elle cherche la poésie, et des sourires dans le vent d’internet.
Le soir du réveillon de Noël, pendant que chacun mange sa dinde aux marrons puis sa bûche glacée, Polion cambriole un magasin, simplement pour manger… Il est jeté en prison. Que vont faire Valentine et Christian Paccoud, qui ici joue son propre rôle ? Une chanson, dont les droits seraient versés à une association du style « Sauvons Polion le vagabond » ?
Qui connaît Paccoud sait le bonhomme, chanson franche du collier, aux mots et réalités non négociés. Ce nouvel opus (qui correspond à un spectacle éponyme) dont les premières idées furent lancées en 2003/2004 par les enfants de l’école primaire de Côte-Chaude à Saint-Etienne n’y échappe pas, car pourquoi faire semblant de ne pas voir ?
C’est le second album « jeunesse » de Paccoud (après Arthur le pécheur de chaussures en 2000), lui dont l’enfance fut pour le moins contrariée, anéantie par la seule bêtise des grands. Que ce soit pour le public « adulte » (le dernier album en date, Ça compte pas, est de 2008 , que ce soit auprès de jeunes en difficultés (Les petits damnés de la terre, in Les Magnifiques, 2011) ou hospitalisés en psychiatrie (Une chanson pour Antonin, in Les Magnifiques, 2011), pour les enfants aussi, Paccoud rend au centuple les p’tits bonheurs de vie qu’il a su grappiller ici et là, ça et les enseignements de l’existence, la dignité.
Avec Polion le vagabond, nous sommes très très loin d’Henri Dès et des Fabulettes, pour autant toujours en territoire enfantin, mais dans un monde dur dur.
Christian Paccoud, Polion le vagabond, 2012, autoproduit. Le site de Christian Paccoud et le de Cie Parler debout c’est ici.
Il est vivement conseillé de faire un lot avec l’album « Les Magnifiques » si vous ne l’avez pas… Un vrai bel album et une belle histoire….
haute hotte de l’hôte du père Noêl ? I’s very hot !!!