Red Cardell, ce rock qui bombarde tout son celte
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Tags: Nouvelles, Red Cardell, Ronan Le Bars
Red Cardell, 16 novembre 2012, Le Fil à Saint-Etienne, festival Les Oreilles en pointe,
Bien sûr, du côté de Kemper, ce sont sons coutumiers, d’an-dro en laridés. Ailleurs incongrus. Car nous sommes ici en lointaines terres intérieures où rares sont les dolmens, où les menhirs sont crassiers, où la prégnance celte s’est quelque peu estompée depuis pas loin de deux millénaires… Alors quand Jean-Pierre Riou sort sa bombarde, quand Ronan Le Bars arrive sur scène avec sa cornemuse, le concert gagne en incontestable et magique majesté. En plus grand respect encore…
Red Cardell c’est plusieurs groupes en un, sans que jamais l’un n’injurie l’autre. C’est un groupe de rock autant qu’une formation trad’. Et c’est parfois du rap, bien plus vrai, bien plus sincère à mes yeux que pas mal de groupes qui en font commerce. D’une chanson l’autre, d’un registre l’autre, nos trois bretons (Riou déjà nommé, aux guitares, bombarde, flûte, harmonica et chant ; Manu Masko à tout ce qui tape, qui sample ainsi qu’aux claviers ; Jean-Michel Moal aux accordéons et aux synthés) épaulés par l’époustouflant Le Bars offrent un show impressionnant de maîtrise, qui alterne les plaisirs sans jamais lasser, fait dans le doux, fait dans le red (jamais plus que 105 décibels !) avec panache. Ça fait pile vingt ans qu’ils font ça, folk n’roll musette ou néo punk biniou, qu’ils secouent la tradition à laquelle ils ajoutent leurs créations, en se bonifiant avec le temps. C’est fougueux, ça a du corps et de l’esprit, de la présence et, plus encore, du partage. Ces trois-là finiront vieux briscards, à toujours déverser leur musique, de bars en festivals, à décaper sérieusement les fest-noz, à épater les p’tits jeunes pour qui ils sont déjà d’incontournables références. Là, en cette soirée stéphanoise d’avant Thiéfaine, il est à parier qu’une partie du public ne les connaissait pas, ou peu. Mais fallait voir le respect du public, l’intérêt dans les yeux, les oreilles, les corps qui bougent malgré l’étroitesse du lieu. Cette énergie communicative… Vingt ans et toutes leurs dents, à mordre dans la vie, à ne connaître aucune frontière, à tout explorer, à toujours foncer. Une des possibles traductions du nom de ce groupe est « fumier rouge » : ça doit fermenter dur pour produire autant de gaz !
Le site de Red Cardell, c’est ici. On lira aussi d’autres papiers sur Red Cardell dans NosEnchanteurs : c’est là. En vidéo, pour le pur plaisir (rien à voir avec le concert ci-dessus), une des rencontres entre Red Cardell et le Bagad Kemper (eh ! il a un bien joli nom ce bagad !)
Ah oui ! j’adhère à ce folklore revisité, dépoussiéré, qui réveille et donne du punch .