Prémilhat 2012 : bilan et soutien
Le temps de quelques articles, nous vous avons fait un peu vivre ce festival hors du commun que sont ces Rencontres de la Chanson francophone de Prémilhat. Dont, à l’issue de chaque édition, nous ne savons si elle sera reconduite l’année suivante. Cette année encore moins, cause au maigre public et aux subventions qui se tarissent. Sans doute conviendrait-il de revoir des aspects de la programmation, de la communication ainsi que du partenariat, mais la crise est là et, malgré une politique tarifaire certes complexe mais très bon marché, les places s’écoulent de moins en moins. Avec pourtant des Véronique Pestel, Michel Boutet, Gérard Morel, Valérie Barrier, Tomislav, Michel Grange, Yvan Cujious, Bezriche et Bonnadier, Noga et beaucoup d’autres encore, à savoir un plateau de rêve, le bilan public et financier ne souffre d’aucune ambiguïté : il est sévère, il est plombant comme jamais.
Car c’est un paradoxe : jamais, me semble-t-il, Prémilhat (dont la programmation a toujours été de très haut niveau) n’a connu une telle réussite artistique et humaine. Des « Rencontres » disent-ils ? Oui, plus que ça même ! Des moments de bonheur, d’échange comme il est rare. Qui se rend ici, dans cette commune de l’Allier, s’en souvient pour toujours. Ce qu’ont créé Jean-Michel et sa bande de « Michel(s) » (par tacite convention, ils se prénomment tous ainsi), cette petite équipe pas toute jeune qui se partage tant l’accueil que la cuisine, est précieux au-delà de tout. Il y a de la tambouille humaine, faite d’ingrédients rares et de produits naturels, bios et sains. Il y a de l’alchimie, combinaison de notes et de mots, de regards, de sourires, de joie d’être ensemble, que vous soyez artiste ou simple spectateur, à échanger bien souvent autour du bar de la salle des fêtes. Ce bonheur-là est d’une totale fragilité, comme la toile d’une araignée qui certes retient la rosée du matin mais guère plus. Jean-Michel Tomé ne connait pas la stricte raison comptable : lui additionne l’émotion et la chanson. Le collectionneur d’affiches qu’il est réalise chaque année la plus belle affiche artistique qui soit, même s’il doit en partie la payer de sa poche : il n’y a que les fous comme lui qui peuvent améliorer ce monde.
On peut, par plaisir autant que par élémentaire soutien (ça, c’est très important), commander les deux volumes de la compile de ces Rencontres de la Chanson francophone de Prémilhat dont le premier tome est sorti pour le festival et le second en passe de l’être. D’autant plus qu’en cette période de fêtes, ce sont les cadeaux idéals. Renseignements et commande ici.
Tome 1 : Frasiak, Anne Sila, Roucaute, Garance, Pauline Paris, Christopher Murray, Yves Veissière, Flavia Perez, La Bavarde, Nicolas Bacchus, Samuel Leroy, Corentin Coko, Laurent Montagne, François Fabre, Marie-Claire Gamper, Caroline Personne, Michel Grange, Elsa Gelly, Sabine Drabowitch, Audrey Antonini, Eric Guilleton.
Tome 2 : ACorps de rue, Axe(s), Chantal Grimm, Coline Malice, Daniel Jumeau, Francesca Solleville, Gérard Morel, Gildas Thomas, Isabelle Bonnadier, Laurence Tavernier, Michel Boutet, Natasha Bezriche, Noga, Pascal Mary, Patrice Bourgeon, Sandrine Cabadi, Steve Normandin, Tomislav, Valérie Barrier, Véronique Pestel et Yvan Cujious.
Aux organisateurs de festivals : Dans la mesure toutefois de ses possibilités, NosEnchanteurs peut assurer le suivi de votre festival, comme nous l’avons fait pour Prémilhat. Pour tous renseignements, nous contacter à : michel.kemper@nosenchanteurs.eu
Bonsoir Michel,
« Nous partîmes 200 (plus près de la vérité)/mais malgré moult
efforts/nous n’étions pas nombreux en arrivant au port. » (Je m’arrangerai
avec Monsieur Corneille).
J’ai lu avec attention toutes tes chroniques sur Prémilhat. J’espère de
toutes mes forces que ton lectorat contient bon nombre » de
professionnels qui pourraient être incités à contacter tous ces artistes
de valeur que nous avons vus au cours de ce festival. J’espère sans trop
y croire que tes articles pourraient arriver jusque sous les yeux de
responsables de médias « importants » et provoquer une remise en question,
une interrogation quant à leur remarquable absence devant un tel
plateau, à deux pas de leur base. Je pense bien sûr à FR3, basé à
Clermont-Ferrand ainsi qu’à Radio-France Auvergne ou même
Radio-France-Creuse qui n’est qu’à 60 Kms. Un simple flash quotidien de
ces chaînes, en particulier la TV, aurait probablement dopé la
fréquentation et le festival lui-même dans ses possibilités de
pérennité. Je n’ose imaginer quelques plateaux avec les artistes
eux-mêmes… Il n’y a pas que Jean-Michel qui se permet de rêver tout
haut…
Le Service Public n’aurait-t-il d’yeux et d’oreilles que pour les
grosses cavaleries comme Bourges, La Rochelle, Carhaix ? Ces gros budgets
offrent-ils aux équipes de ces médias des conditions princières ? ou
autre chose ? Je parierais volontiers que sans ce soutien ils verraient
converger beaucoup moins de monde et on connaît la suite… Je ne maudis
pas leur succès; je reproche juste aux médias de ne pas faire leur
métier… mais il y a, là aussi, tant d’ignorance à la clé, tant de
pensée unique, tant de panurgisme. Tant pis! continuons le combat.
On ne peut qu’être d’accord, comme souvent (presque toujours !), avec Michel Kemper, sur la qualité et la spécificité de ces rencontres, qu’on fréquente, pour notre part, depuis quatre ans.
Le co-plateau du dimanche, en particulier, nous a permis de découvrir plusieurs chanteurs, jeunes ou moins jeunes, qui ne sont pas des habitués de notre petit circuit (Barjac, Forum, 20ème théâtre,..).
La date de la Toussaint nous paraît bonne, hors de la concentration estivale des « festivaux ».
On souhaite donc à Jean-Michel Tomé de pouvoir continuer, sous cette forme ou sous une autre, cette organisation.
En attendant, achetez ces compiles, qui sont, de plus, de très bonne qualité (sonore et jaquette).
Cet après-midi même j’étais en communication avec Philippe Labrousse (Limoges , festival « Embarquez-vous ») et je l’écoutais me faire le récit de ses déboires … en résumé le peu de public de sa dernière édition et l’indifférence des institutionnels…Bref, comme un goût amer dont on lit ici un nouveau chapitre …après les articles que Michel a consacrés à notre Festiv’Art aujourd’hui en plein déménagement vers des cieux plus cléments. On ne peut pas ne pas faire le lien entre nous tous. Le public s’évapore, s’évade vers des scènes plus prestigieuses(mais surtout beaucoup plus onéreuses) , ou bien restent rivés à son écran. Comment lutter contre cette hégémonie là, contre cette main mise sur les cerveaux ?
Allez,pas de doute , pas d’hésitation , restons groupés et mobilisés dans notre résistance… Et ce site nous y aide beaucoup !