Prémilhat 2012 : Bonnadier Bezriche, le bien beau mélange
NosEnchanteurs a déjà parlé du spectacle programmé à Prémilhat jeudi soir. Mais largement en dessous de la vérité. Les deux chanteuses sont en totale harmonie. Leurs voix se placent naturellement sur les harmonies du piano. Il faut dire que les arrangements composés par Sébastien Jaudon sont d’une classe folle. Ses harmonies sont un riche tapis sur lequel les voix mêlées de Natasha Bezriche et d’Isabelle Bonnadier se prélassent, montent crescendo ou musardent allegretto. Ah ! Les voix… ! Rarement deux timbres se seront aussi bien répondu, chacune se faisant écho, soutien de l’autre, tour à tour, complémentaires et pourtant différentes. Un même souffle, une même âme en deux poitrines. Une technique vocale parfaite. Deux tonalités différentes mais qui se rejoignent, se complètent ou s’enfuient. Point, contrepoint, soutien, mise en valeur. Aucune des deux ne cherche à prendre le dessus. Chacune s’efface à tour de rôle et revient appuyer sa partenaire. Deux personnalités, deux sensibilités qui s’accordent et proposent des atmosphères différentes puisées aux sources de la chanson « de parole ». Elles naviguent de l’espoir à la lutte, à la revendication, à l’humour ou à la dérision. La mise en scène est simple, mais efficace, basée sur des jeux de lumière et quelques gestes, quelques mouvements, des regards, des sourires. C’est une épure qui permet un spectacle nerveux, sans temps mort. Les chansons s’égrènent, amenées par des extraits de poèmes. Baudelaire, Queneau, Liliane Wouters, Ronsard côtoient Anne Sylvestre, Bernard Joyet, Félix Leclerc, Bernard Dimey et Barbara. Le mélange est riche, la performance vocale impressionnante.
Ces deux chanteuses sont par ailleurs auteures. C’est dire si maintenant, après avoir apprécié leur prestation commune, j’espère avoir l’opportunité de les découvrir chacune dans leur propre répertoire. Suggestion pour les programmateurs de spectacles… et de festivals !
Quel bel éloge.
Sûr qu’un tel article donne envie d’aller les écouter ensemble ou séparément, en tout cas deux noms que j’ai noté sur mon calepin.
Merci à Catherine Cour
Certes Catherine a raison de souligner la perfection vocale et l’harmonie. Mais quand c’est trop bien huilé, trop lisse, trop esthétique, il manque une petite part d’humanité qui provoque l’émotion. Le beau est parfois l’ennemi du bon.