Nuits de Champagne : Le Forestier célébré
Revisiter Maxime Le Forestier, l’idée est intéressante. On ne sait quelles chansons seront portées par d’abord ces 700 collégiens aubois puis par le Grand Choral (850 choristes tout de même, un mur humain ma foi assez impressionnant), mais il est dit qu’une certaine maison bleue « adossée à la colline » y sera. Pour ses quarante ans de chanson, le festival troyen Les Nuits de Champagne célèbre Le Forestier : on applaudit l’initiative de Pierre-Marie Boccard, le boss de cette manifestation (un des festivals « grand public » les plus exemplaires de l’Hexagone, tant au niveau des choix artistiques – même si ça commence à se teinter d’anglo-saxon ! – que de l’organisation). Même si ses plus récentes productions (Passer ma route en 1995, L’écho des étoiles en 2000, Restons amants en 2008) peuvent passer inaperçues dans le flot interrompu des nouveautés, éclipsées qu’elles sont un peu dans sa propre discographie par sa « somme » Brassens (comme Glen Gould le fit pour Bach, Le Forestier a ré-enregistré toute l’œuvre de son bon maître à lui), force est de reconnaître que l’auteur de Mon frère, La rouille et Les jours meilleurs est un des plus solides piliers de notre chanson. Une de ses plus belles voix aussi : forte et douce à la fois, claire et précise, épurée, essentielle. Ce barbu-chevelu romantique qui nous assénait jadis un Parachutiste nourri aux pavés déjointés du quartier latin, a traversé quatre décennies en dents de scie, entre triomphes et oublis, mais toujours avec cet indéniable talent. Tout au plus regrettera-t-on que Le Forestier ait toujours resté dans le strict cercle des artistes de grands labels (comme pour se rassurer d’y être encore malgré des ventes modestes), dans une famille médiatique où il a son rond de serviette, de charité-bizness (Sol en Si, Les enfoirés, Ma chanson d’enfance…), sans jamais aller plus loin, sans côtoyer nullement ses frères (sans doute plus naturels, plus sincères) de chansons qui évoluent dans la marge, sans trop de micros, sans jamais de caméras et de prime-time. De cette chanson qui est justement fille de Le Forestier, paternité à peine assumée : c’est bien souvent à l’écoute de San Francisco que nombre de vocations sont nées.
Festival Les Nuits de Champagne, Troyes, du 27 octobre au 3 novembre. Avec, entre autres, les concerts d’Alain Souchon, Charlie Winston, Laurent Voulzy, Hubert-Félix Thiéfaine, Camille, Juliette et Barcella, Philippe Lafontaine… La programmation complète ici.
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Toujours très bien entouré, Maxime, ici, dans le clip, l’excellentissime Michel Haumont, un des plus fins guitaristes de ces 40 dernières années .. Saluons aussi un de ses partenaires auteurs des débuts Jean Pierre Kernoa, qui lui a écrit, entre autres merveilles « Mauve » … et ces deux vers magiques:
« Les plus beaux souvenirs sont ceux que l’on s’invente
Et l’imagination ne me fait pas défaut. »
(Parlez-moi de saisons)
« La page blanche se noircit,
Laissant parfois une éclaircie,
Une lisière dans la marge
Où passe comme un vent du large. » (Mauve)
Très belle vidéo en effet, c’est l’équipe « Restos du coeur » ? J’aime toutes les chansons de Maxime sans exception, alors les choeurs de la chorale à Troyes, ça sera forcément bien !!