Sens dessus dessous : la photographie sonore de Michèle Bernard
Rencontres, projets de spectacles, commandes d’écriture : depuis quelques années, Michèle Bernard mène des incursions de plus en plus fréquentes en milieu scolaire. Elle est de ceux qu’on chante fréquemment dans les salles de classe : ses Maria Szusanna et Nomade y sont désormais de grands classiques. Sa discographie s’est logiquement enrichie de cédés pour jeune public : Chansons pour les petits et les grands en 1997, Poésies pour les enfants en 2003, Monsieur je m’en fous (13 chansons pour sauver la planète) en 2008… Et ce nouvel opus, tout juste sorti des presses, Sens dessus dessous, qui se veut être la photographie sonore de sa création de février 2012 au Théâtre d’Ivry Antoine-Vitez : non un enregistrement public mais une recréation, en studio, de la magie de ce spectacle. Comme un précieux souvenir pour ceux qui l’ont vu ; comme une belle consolation pour les autres… Tel le spectacle, qui tourne ici et là, au gré des demandes (1), Michel Sanlaville et Sandrine De Rosa accompagnent Michèle Bernard sur ce disque épatant.
Disque qui, avant même le livret, s’ouvre sur un texte de Norbert Gabriel, que nous publions ci-dessous. Et une double page du livret est une photo de Catherine Cour. Norbert et Catherine : deux des rédacteurs de NosEnchanteurs en un seul disque, c’est assez remarquable. De quoi être fier, vraiment, d’animer une telle et superbe équipe…
Norbert Gabriel : « Quand les sens interdits vous anesthésient le cœur et le corps, mettez tout sens dessus dessous ! Ça fait des guirlandes de mots qui voltigent dans tous les sens, les sens interdits, les cinq sens… Quand les désirs font désordre, il fait savoir choisir les contresens, les chemins d’étoiles, prendre les sentiers secrets de nos voix intérieures qui en ont un peu marre des autoroutes de la pensée… Suivre Maria Szusanna comme on suivrait les oiseaux de passage qui vont voir au bord de la route, de l’autre côté de la montagne, si les humains sont plus fréquentables. Être, le temps de quelques chansons, une de ces images qui s’évadent de leur cahier bien rangé pour visiter d’autres pages, d’autres mondes. Et, au passage, balancer à Monsieur Je m’en fous une petite flèche bien sentie sur ce que les enfants trouveront dans les jardins saccagés d’une terre meurtrie. Dans ce grand bazar de la vie, petits ou grands ou anciens enfants, il suffit d’avoir le cœur ouvert pour trouver son bonheur. »
Michèle Bernard, Sens dessus dessous, 2012, EPM/Universal. Sortie le 8 octobre. Le site de Michèle Bernard c’est ici. (1) Sens dessus dessous en représentation le vendredi 19 octobre au Théâtre de Rungis dans le cadre du Festi’Val-de-Marne et du 17 au 19 janvier 2013 au Centre Dramatique National de Sartrouville.
Quel honneur ! Me retrouver sur un livret de Michèle Bernard, mais ce sont ces/ses spectacles qui invitent la magie des mots à être, si possible au diapason. et dans mon top-Panthéon musical, « Nomade », créé en 1993, est un des deux plus beaux spectacles qu’il m’a été donné de voir. Merci encore à celles et ceux qui ont permis ces créations.
Réponse : Même pas sur le livret, Gabriel : sur la pochette du disque ! C’est un honneur, oui, qui plus est mérité ! Le spectacle créé en 1993 est sans doute « Des nuits noires de monde ». Je confirme aussi : « un des plus beaux spectacles qu’il m’a été donné de voir ». MK
» Sens dessus dessous » à Cébazat, le 11 octobre et « spectacle en duo » le 18 novembre à Mozac . C’est noté . Et bravo Norbert pour le texte sens dessus dessous qui colle si bien aux chansons de traverse de Michèle Bernard , sauf qu’on a beau avoir le coeur ouvert , cela ne suffit pas toujours à trouver le bonheur, hélas …