Barjac 2012 : Eric Guilleton, contents de se voir…
Sauvé dans Catherine Cour
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Au jour le jour, la carnet de route de Catherine Cour Mercredi 1er août, le deuxième spectacle sous le chapiteau me donne l’occasion de retrouver un chanteur croisé en octobre dernier à Prémilhat, au « Festival de la chanson Francophone » : Éric Guilleton.
J’avoue qu’alors j’avais beaucoup apprécié l’auteur, le poète tout en finesse et en douceur. La musique et les mots se soutiennent et se répondent, s’embellissent, se mettent mutuellement en valeur. Ça semble évident quand on parle de chansons… eh bien ça n’est pas toujours le cas !
Ici, sous le chapiteau, j’ai retrouvé cette osmose, cette plénitude d’un artiste en accord avec lui-même, en pleine maturité, mais tout en discrétion, en clair-obscur. J’ai lu, depuis, que son chemin de mots l’entraîne parfois en Asie et ça explique peut-être une pensée que j’ai eue pendant le spectacle, l’autre jour. Mon esprit a vagabondé et, tout en écoutant Éric chanter, l’image m’est venue d’un artiste calligraphe réalisant une œuvre. De celles qui semblent trop simples, trop limpides, épurées à l’extrême, dont l’encre s’efface dès que posée sur le papier, mais qui perdurent et résonnent comme une vraie œuvre d’art par la science du rythme, la fermeté du geste et la souplesse du trait de l’artiste. Je retrouve cet équilibre, cette harmonie, cette « zénitude » dans les chansons (dont la sobriété s’apparente parfois à un haïku japonais) et dans la voix d’Éric Guilleton. L’essence des mots, la limpidité de la pensée, comme épurée, sublimée par la simplicité de la musique y sont mises en valeur.
Sa voix douce, bien timbrée, à la diction impeccable, nous donne envie de le suivre, de prendre son chemin » Un quai, une gare / Une ville un soir / Je viens vous voir / À voix guitare / Je suis de nulle part / Entre l’aube et l’aurore / Je file dare-dare« , de pouvoir se compter parmi ses « Amis, croisés ici ou là / Sur la route des mandalas / Nous ne sommes pas d’une autre vie / Et le monde entier nous envie / De se compter encore une fois / Bien au-delà de nos dix doigts« , de l’accompagner « Chez Ness / Va savoir quoi, qu’est-ce / Qui brille chez Ness / La beauté crachée, ma pauvresse / Ici, l’utopie a la noblesse / Des vertus de la paresse / Que seuls les sots délaissent / Chez Ness« , de l’entendre nous dire « Ce soir, mon ange, mon aimée / J’ai de la fuite dans les idées« …
J’étais pourtant sûre de ne pas avoir de goût pour « les chansons romantico-dépressives » (c’est lui qui les baptise ainsi)… eh bien, il va falloir que je révise mon jugement ! Je comprends pourquoi Pierre Barouh l’a fait monter avec lui sur la scène de la cour du château, le soir. Et je voudrais pouvoir lui dire, moi aussi « Content de te voir / Heureux de m’asseoir / Un moment ce soir / Content de te voir« . J’espère qu’il se fera moins rare en France que depuis des années où il a beaucoup œuvré en tant que pédagogue, dirigeant des ateliers d’écriture, conseillant les autres, mais en oubliant un peu de mener sa propre carrière… Il serait temps d’y penser, Éric !
Entre les paillettes un peu vaines du showbiz, et les chemins de traverse de ceux qui vont polléniser quelques notes de beauté humaine, les fées l’ont plutôt poussé vers la seconde option… Pas de Bercy, pas de Stade de France, mais les rencontres heureuses (ou joyeuses) avec des humains sans frontières… C’est comme un ami qui joue pour vous …
Eric Guilleton est en effet un chanteur élégant et discret, qui, en plus des qualités qu’il a montrées à Barjac, anime depuis plusieurs saisons, à Etampes, des après-midi-thé-chansons.
Nous avons eu la chance d’y découvrir ou retrouver là, dans le cadre acoustique d’une salle du musée, de nombreux chanteurs éligibles aux célébrissimes balises de »Nos enchanteurs ».
Serge
Oui, Catherine, je souscris à la fois au fond et à la forme de ce que tu racontes joliment sur Eric Guilleton.
Il va effectivement falloir qu’il se fasse plus présent sur nos scènes préférées.
Mais, cela ne dépend finalement que des programmateurs qui n’ont qu’à le mettre à l’affiche => je m’y colle de ce pas et annonce avec grand plaisir qu’il sera au Bistrot de la Scène de Dijon le vendredi 22 mars 2013.
C’est pas compliqué, la vie !