Aissate, peule et vosgienne à la fois
Elle est originaire des Vosges, du Thillot précisément, née de parents mauritaniens issus de la communauté peul d’Afrique de l’ouest. Voici Aissate, qu’on prendra pour la nouvelle Ayo : voix remarquable, folk-song de bon aloi, word music bien dans l’air du temps. La différence, convenez qu’elle est de taille, c’est qu’Aissate Ba s’exprime en langue française, un peu en peul aussi. En français dans le texte, n’en déplaise à ceux de son âge qui yaourtent en english, ça prend de suite une autre dimension : ça nous parle et ça parle, sans ambages, directement : ça ne se cache pas derrière des sons ! Ça dit, ça dénonce s’il le faut. Aissate n’a pas sa langue dans sa poche et décrit le monde comme il est, comme elle le ressent : ça change singulièrement la donne. Il y a engagement, par les mots, par les actes aussi, Aissate allant souvent à la rencontre d’autres publics absents des salles de spectacles, multipliant les initiatives et micro-projets en partenariat avec des acteurs sociaux.
Sa référence, s’il en est, est Tracy Chapman, qu’elle découvre adolescente et lui sert de modèle. Aissate a la même franchise que son ainée, la même verve. Aissate a sorti ce printemps son troisième opus, faits de nouveaux titres comme de plus anciens (les deux premiers, « Fille couleur chocolat » et « Gaandaal », furent autoproduits), enfin distribué. Les scènes se multiplient… Les routes de la chanson sont ainsi faites que vous la rencontrerez un de ces quatre, certain d’avoir en face de vous une belle et grande artiste, métisse de cœur, trait d’union naturel entre cultures, entre générations.
Aissate, Mieux vaut rire…, Artdisto/L’Autre distribution, 2012. Le site d’Aissate, c’est ici ; sa page myspace là.
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