Carmen Maria Vega, gueule d’atmosphère
Carmen Maria Vega, festival Paroles et Musiques, Saint-Etienne, 19 mai 2012,
« Je mens tellement, c’en est gênant / J’fais croire que j’ai connu Brad Pitt / D’ailleurs l’a pas une si grosse… / Enfin, j’aurais su, j’aurais pas v’nu / En plus, l’est pas si beau tout nu / À mes amis rien que je mens / À mes amants j’ai tout appris / Finalement, me disait Johnny / « Que je t’aime / Toi, t’as du talent, hein ! » / Ah, moi ? Ah, bon ! Ha, merci ! » Carmen Maria Vega est comme la somme de tout. Du zazou, du kitch, de l’audace, de l’objet sexuel aussi. Et elle en joue, mettant en joue les bonnes manières dont elle ne semble pas faire culture intensive. Faut voir comment elle traite la profession, la sienne, sous couvert de grande amabilité : « Tous des toqués, tous des vauriens / À part mes musiciens / Tous des cocus, tous des fumistes / À part les journalistes. » Elle bouffe tout. Pour peu, si on ne la devinait pas si éloignée de toutes bondieuseries, elle ferait mante religieuse. Ça se dit, mante athée ?
Mandatée donc pour nous bousculer, nous chavirer. Carmen Maria Vega est diva déjantée, un peu Arletty pour sa gueule d’atmosphère, un peu cheveu dans la soupe ou poil hors de la culotte. Et s’en amuse. « Viens donc aimer à ta guise la marquise / Dis-nous tout même des bêtises… » Son show, chaud, est réglé pile poil, pas une note ne dépasse. Juste éviter le faux pas qui transformerait la belle mécanique en gag, même si elle saurait rebondir, la Carmen, la terrible enfant de Bohème. Bon là, c’est trois quart d’heure au chrono, car co-plateau, et il faut tenir l’horaire. Au pas de charge, mais elle aime bien charger, tambour battant, batterie hurlante. Du coup, on n’aura droit qu’aux chansons de son nouvel album mais, comme elle le chante elle-même, On s’en fout. On ne s’en plaindra pas. Et, quand même, à sa chanson phare, son tube pour l’éternité : La menteuse, ce qui lui ressemblerait le plus, non qu’elle mente (mante ?) forcément, mais de tels mensonges lui vont si bien…
Puis tire sa révérence avec Tout le monde est invité chez moi. Chiche, on va tous prolonger la soirée chez la dame. Y’aura du monde sur le canapé, rue de la Madone. Comme disait Brel, ce s’ra pour le gaz !
Le site de Carmen Maria Vega, c’est là. En bonus, le clip d’ »On s’en fout » :
On ne s’en lasse pas des grands airs de Carmen ! Comme la sévillane, cette Maria a de la voix, de l’abattage, elle ne se laisse pas piétiner les espadrilles par quelques petits marquis pommadés dansant la gavotte,
elle, c’est du show bouillant, du texte charnu, et des musiques de corridas baroques et rock à la fois, du folk de choc, elle ressemble assez à ce petit taureau que chante Nougaro:
Je suis sans doute un animal
Doué de pouvoirs anormaux
Je peux échapper au mal
En jouant avec les mots
et elle joue très bien du charme de ses mots, du chaos naissent les étoiles, et cette Vega brille comme un rubis. Rouge et flamme, et femme de scène hyper vivante.
Et bien servie par sa quadrilla de musiciens partenaires.
Norbert gabriel
Une enfant naturelle de Guesh Patti ? J’aime son insolence.
Excellent. Carmen Maria Vega, un nouveau tempérament dans la chanson française qui bouscule.
Je partage bien volontiers ma Rencontre Enchantée avec CARMEN MARIA VEGA en Janvier 2012 en Bretagne.
Changement de style, changement de « Look », CARMEN MARIA VEGA, avec toujours sa « gouaille », son énergie, sa personnalité bien trempée, est à l’image de sa musique : Une « ARLETTY » plus que jamais Rock…
Jean-Luc HERIDEL
(Rédacteur du Blog : « LA LETTRE AUX Z’ENCHANTEES »)