Léo hurle à nouveau
La séparation n’aura été que de trois ans (et cinq de silence discographique). Trois ans pour que les rescapés des Hurlements d’Léo se redonnent envie : de travailler à nouveau ensemble, de composer, d’écrire, d’apporter chacun sa pierre au collectif. Quatre nouveaux compagnons ont succédé aux quatre définitivement partis. Chacun était parti ailleurs, voir si le son y était aussi bon. Les Touffes Krétiennes, El Comunero et d’autres groupes sont les lionceaux de Léo : Laurent Bousquet, le chanteur et parolier, s’était depuis quelques années dédoublé en chanteur solo, sous le nom de Kébous. Il a suffit d’un signe, d’une impulsion et ces « troubadours effrontément punks », ces Hurlements d’Léo sont de nouveau là : Bordel de luxe est la renaissance d’un des groupes importants de la scène dite alternative des années quatre-vingt.
La nature ayant horreur du vide, la scène punk-rock n’est pas en reste et le paysage musical a changé entretemps. Eux qui se prévalaient de « ce paradoxe constant entre les paroles d’une gravité et d’une mélancolie profonde avec une musique envolée et jubilatoire qui donne tout son sens au groupe » ne sont plus seuls sur ce créneau. Mais les Hurlements ont leur histoire, leur savoir-faire. Et ce public jamais perdu, prêt à décupler dès les premiers concerts venus.
Si le son est plus rock que par le passé, le propos n’a pas baissé la garde, loin s’en faut. « Où est ma place dans le chaos ? / Je ne perçois plus qu’un écho / Où est ma place dans le complexe ? / Entre les trappes et les chicanes / Je n’avance plus que par réflexe / Mais je sens bien que tu ricanes… / Dans les excès de l’amour même / Je suis votre homme ad aeternam / Dans l’excès même de la haine. » Le monde actuel est efficace pourvoyeur de mots affûtés et tranchants : Bordel de Luxe se veut être la réponse du groupe au découragement ambiant, la même volonté de prendre le monde à bras le corps, de taper du poing sur la table en rappelant des choses essentielles. « La haine est en nous elle ne nous lâchera pas / On envie son voisin on souhaite son trépas / Pour être le premier on écrase son frère. » Les mots ne sont pas mâchés mais lâchés. Nul ne les arrêtera. Des mots qu’on connaît un peu, même si on ne s’intéresse qu’à une chanson « de paroles », en ce début 2012, portés par Francesca Solleville pour qui nos Hurlements ont écrit deux chansons inédites sur son nouvel album (lire ici).
Les Hurlements d’Léo, Bordel de luxe, 2012, Ladilafé/L’Autre Distribution. Le site des Hurlements d’Léo, c’est là.
Oui, mais je préfère quand même ça, moins électrique mais plus festif , et plus cohérent, mais ce n’est que mon avis :
http://www.youtube.com/watch?v=9jNSA9Nw_pA&feature=player_detailpage
La piave. Quel putain de morceau !
pour voir la piave, venez nous voir sur scène, on ne renie rien!
jojo