Balmino Tom 2
The aTom, samedi 19 janvier 2012, Le Pax à Saint-Etienne,
Stéphane Balmino a longtemps hésité entre rock et presque folk, très Yacoub dans l’âme. C’est sur ce fil qu’il a créé et animé un temps Khaban. Aujourd’hui il vit les deux, séparément. Un jour un plaisir, le lendemain l’autre. Il est Balmino, celui de Manon, dont on attend toujours le premier album. Il est celui de The aTom, sincère performance née « d’un amour commun pour le personnage de Tom Waits et sa musique blues-rock-déglingue », voyage passionnel et passionnant. La rencontre de Waits et de Yacoub, ppc Balmino, nous avait donné le légendaire Je regarde les hommes tomber.
The aTom donc, formidable formation doit-on dire. Pour l’occasion, Balmino porte un chapeau, le même que the boss. « Pourquoi s’attaquer au patron, à l’Everest ? » s’interroge-t-il : « On va se balader dans l’œuvre du maître… » 90 minutes en v.o., en rock sans le rauque d’origine. Dès les premières notes, nous savons à qui nous avons à faire : à des musiciens, des vrais (Stéphane Augagneur à la guitare électrique, Alice Perret au clavier et à la basse, Erwann Bonin à la batterie), pas un tas de bruiteurs. Le voyage sera beau. Il l’est, les Etats-Unis (les états désunis ?) défilent sous nos yeux à mesure que se déroule l’oeuvre de Waits. La voix est celle de Balmino, qui caressent les mots et ne s’y brise pas, qui les interprète comme un acteur endosse un rôle qui lui fait seconde peau, avec l’aisance d’un grand artiste. Dans les vers de Waits, souvent le bourbon bourdonne, rimes chancelantes, musique titubante. Qu’il se teinte rock ou presque folk, le chant du maitre Waits élargit le champ de Balmino, lui donne plus d’ampleur encore, étalonne son talent, même s’il privilégie surtout les instants rock, dans un plaisir jubilatoire et contagieux. Et chacun de vivre sur son siège le grand voyage de Balmino-Waits et les riffs d’Augagneur qui sont comme l‘ombre portée des mots. C’est en tous points excellent, remarquable. Si The aTom passe près de chez vous, foncez-y : il n’y a que du bon.
Ce concert était organisé par Carotte-productions dans le cadre de sa saison au Pax, salle d’un Foyer de jeunes travailleurs. J’ai envie de saluer le travail de cette structure qui nous ramène un peu de chanson dans une ville presque orpheline du genre. Bien sûr il y a un Zénith pour les gros et les gras, bien sûr une salle de musiques actuelles pour les musiques amplifiées, bien sûr un festival prestigieux une fois l’an… Mais plus de programmation à l’année, plus ce travail de fond au coeur de la ville, plus de biscuits à grignoter au quotidien. Carotte et quelques autres rares organisateurs tentent de pallier au silence stéphanois qui tranche tant avec la vivacité de la chanson lyonnaise, artistes comme lieux de diffusion.
Le myspace de Balmino. On lira aussi sur NosEnchanteurs : « Balmino, toutes affaires cessantes ».
Michel,
Au Fil, il n’y a pas que des musiques amplifiées ! parfois des merveilles comme Ibrahim Maalouf et d’autres… Et même de la chanson (Daniel Darc par exemple)
Et il y a le festival des oreilles… pas loin…
Au Pax, à venir Lo jo trio et, au Sou, Sarcloret et Lebègue…
Tu vois il y a encore des endroits ou la musique, la chanson est écoutée.
Dommage, je n’avais pas tilté que c’était Balmino…
Réponse : Bien sûr, quelques (très belles) soirées au Fil et quelques autres concerts isolés, bien sûr… Heureusement aussi qu’il y a les saisons culturelles de proximité, avec lesquelles on ne peut s’attendre cependant à des prises de risques. Je dis néanmoins que la chanson est le parent pauvre de la programmation stéphanoise, que les lieux de chanson ont fondu comme neige au soleil et que les artistes du lieu doivent aller se faire entendre ailleurs s’ils veulent trouver des scènes. Un festival ne vaudra jamais une programmation régulière. MK
amicalement juliette
Rétrolien Balmino – LA COOPÉRATIVE