Eric Guilleton : respect !
« Un quai, une gare
Une ville un soir
Je viens vous voir
A voix, guitare
Je suis de nulle part
Entre l’aube et l’aurore
Je file dare-dare »
Encore un qui justifie pleinement et le nom et l’existence de ce blog. Eric Guilleton est un des plus beaux enchanteurs qui soient et nous, nous ne le savons pas… C’est au festival Rencontre de Prémilhat, il y a peu de mois, que je l’ai découvert. Dire que j’ai ressenti, à le voir en scène, comme un choc, une évidence, une fulgurance, est bien peu de chose en vérité. Avec en moi la culpabilité de ne pas l’avoir connu avant, de ne pas l’avoir reconnu.
Là, je reçois son nouvel album, Une ville, un soir. Et c’est pareille impression, même évidence, musicalité à fleur de mots, à moins que ce ne soit le contraire. Regardez cette (très belle) vidéo et vous saurez pourquoi.
La voix de Guilleton est d’une rare pureté, qui habille les mots, déshabille les sentiments. Qui me fait songer à celle de Le Forestier, mais avec un je ne sais-quoi qui en diffère, qui en fait unique signature et la rend plus attachante encore.
Guilleton n’est pas un de ces petits jeunes ni même un qui débute sur le tard. Ça fera bientôt trente ans qu’il donne de sa voix apaisée. Mais pas toujours par chez nous. En Allemagne où il a son rond de serviette et table dressée en permanence. Et un peu partout dans le monde (Asie, Afrique, Irlande…), tant qu’il n’a pas vraiment pris le temps de se faire connaître dans l’Hexagone. Où il intervient, certes, mais souvent par des ateliers d’écritures, transmettant à sa manière, un peu oublieux de nous offrir ses propres chansons. Etourdi.
« Je tiens monsieur Eric pour un garçon des plus attachants. Vrai baladin sans emphase ni cabotinage, toujours soucieux des autres. Chacun pourra glaner dans son sillage des perles de poésies et une humanité rare qui font qu’on se sent moins seul sur cette planète » dit de lui Serge Levaillant, de France-Inter. Aussi téméraire, aussi vaillant que mon confrère, je dis la même chose.
Il y a en filigrane des ballades de Guilleton, même quand il chante le présent, une mélancolie prégnante, des déambulations, histoires de train. D’amours croisés et décroisés : « Au petit cinéma / Des amours farouches / Il arrive parfois / Qu’un baiser fasse mouche. » Il y a du regret que sans cesse contrarie l’espoir. Il y a le temps et l’espace, les saisons, des ambiances palpables. Et des mercis en bout de plages. Il y a la vie.
Eric Guilleton, Une ville, un soir, 2012, Mystical production. Sortie le 21 janvier 2012. Plus d’infos sur le myspace de Guilleton.
Merci pour cette « découverte » je suis sous le charme♪
Comme c’est vrai tout ça… Et comme c’est bien dit. Donc rien d’autre à ajouter pour l’instant, une rencontre avec Eric Guilleton par un album ou un concert, c’est toujours un moment rare, c’est un ami qui joue pour vous ;c’est parfois une rencontre joyeuse (en Extrème-Orient), joueuse et chaleureuse C’est toujours un bonheur partagé.
Moi aussi suis sous le charme !! Merci pour ce partage !!
A voix, guitare, vraiment très beau, doux et chaleureux !
Oui, respect pour l’artiste qui, quand j’écoute les CD, semble se bonifier avec l’âge.
Et respect aussi pour l’homme, qui fait venir au musée d’Etampes, six à huit fois par an, des chanteurs, débutants ou confirmés, pour un thé chantant. J’ai la chance d’habiter dans le coin et nous avons eu la possibilité d’y entendre, (et souvent d’y découvrir), sans sono, plusieurs « chanteurs-enchanteurs » que vous chroniquez.
Eric Guilleton chante depuis un certain nombre d’années, presque discrètement. Il fait son chemin sans être accompagné par les trompettes de la renommée, mais peu à peu le public découvre la qualité de ses chansons et je crois qu’il sort de l’ombre en se bonifiant, comme un bon vin tiré de la cave. Respect !
merci à vous et aux soins particuliers que vous mettez pour nous transmettre toutes ces perles de culture….
Très vrai tout cela Michel, merci pour cette belle bafouille, il l’a mérite l’ami Guilleton
Je vais relayer !
C’était début mars 2009, à Hoi An, jolie ville du centre Vietnam. Un ami m’avait demandé de préparer la venue de Eric Guilleton au Cercle Francophone de Danang, la grande ville toute proche. J’ai demandé à Eric s’il voulait venir chanter dans ma galerie. Ce qu’il a tout de suite accepté très simplement et pour le bonheur d’un petit public ravi de découvrir un vrai chanteur et poète français. J’ai gardé un beau souvenir de cette rencontre. Le souvenir d’une amitié avec un homme, un homme vrai.
Grand bonhomme… trop rare ! L’anti-star par excellence et pourtant, blindé de talent !
http://editionspike.com/