Oldelaf, à la recherche du succès
Dix ans durant, il forma avec Frédéric Vaysse le tandem « Oldelaf & Monsieur D » (en fait, il y eu trois « Monsieur D » successifs, mais c’est une longue histoire…), une chanson plaisante et bien écrite.
En reste trois albums et quelques « tubes », ne serait-ce que Raoul mon pitbull, Le café, Nathalie (mon amour des JMJ) ou Jean-Michel Jarre, tous pétris d’humour et de gags, tant qu’on aurait pu les croire des Wriggles ou de Chanson plus bifluorée. Fini le comique, on fait dans le sérieux avec juste ce qu’il faut d’humour ! Voici un nouvel (quatrième ?) opus signé « Oldelaf ». Tout seul, Olivier Delafosse surgit-il d’Oldelaf ? Un peu comme, jadis, le Joyet humoristique avec son compère Rollmops devenu le Bernard Joyet que l’on sait.
Ce nouveau disque pourrait être celui, sinon de la consécration, au moins de la reconnaissance. Campagne d’affichage dans le métro jumelée avec la couverture d’un magazine chanson (FrancoFans, combien de divisions ?), passages radio, concert à La Cigale à Paris, ont lancé cette nouvelle aventure. Nouvelle, cause à la rupture.
Signe des temps, si Oldelaf faisait jadis dans la gaité, du délire même, là il chante La tristitude, assemblage hétéroclite de situations désolantes (« La tristitude c’est eux c’est vous / C’est la vie qui te dis que ça va pas du tout / C’est quand ton frère siamois t’apprend qu’il a le sida / Quand ta femme fait de l’échangisme un peu sans toi… ») sur un fond très variété années soixante-dix (on imagine Oldelaf et ses Oldelaffettes la chanter, même la danser…). Même quand il chante des filles, elle se prénomment Valérie et semblent toutes êtres nées sous Pompidou.
Oldelaf fait dans une douce mélancolie, tant des sujets explorés que par une chanson qui est effectivement connotée dans une époque, délicieuse variété-pop un tantinet kistch. En écoutant Oldelaf, on se dit que Bénabar doit voir en lui un sérieux concurrent. La cible semble être la même, et les capitaux injectés demandent retour sur investissement. Par bonheur, Oldelaf est tout aussi agréable. Si seulement on ne nous le diffuse pas cinquante fois par jour à la radio…
Le site d’Oldelaf, c’est là.
Pas trop aimé ce disque !