Prémilhat : « Mes frères les boeufs il serait temps qu’on meugle ! »
Chanter debout dans la boue, fièrement devant des bœufs, faire le beau devant des paons, croquer à pleines dents la chanson sous un pommier… C’est désormais un rituel que cette déambulation festivalière et chantée à la ferme de la Ganne, pas loin de Prémilhat. Un dimanche matin forcément pas comme un autre où nous suivons, à la manière d’un chemin de croix (sans nulle croix, sans nulle bannière), cette chanson que nous aimons. Cette Rencontre de Prémihat, c’est aussi ça que personne ne saurait louper à présent, grand classique s’il en est de ce festival du bout du monde. Et ce n’est pas Pauline Paris, déjà présente l’an passé (mais pas devant les mêmes vaches) qui dira le contraire. Elle, venait juste d’arriver la veille, les yeux mi clos cause au décalage horaire. Direct d’Ukraine à ici : des radioactivés de Tchernobyl aux bœufs de la Ganne, elle sait séduire tous les publics. Meuh d’honneur donc à Paris la parisienne. Ça se joue de peu d’ailleurs. Car comment qualifier la prestation, tout en profondeur, de Martine Scozzesi ? Ou cet A la claire fontaine d’une lumineuse Flavia Perez ?
Bon, on ne fera pas de palmarès, pas d’élections ni même de primaires : on ne saurait où placer l’audace, le culot (au sens de la culotte) de Fanfan (Françoise Mingot-Tauran), chanteuse de hardiesse, très hard, très osée, qui nous instruit des délices et pratiques de l’amour, devant un public qui, parfois, n’en est encore qu’à Chantal Grimm ou à la Sylvestre des Fabulettes. Et Garance si belle sous l’arbre, et Michel Grange pas loin de l’étable, et d’autres encore, ce fut une nouvelle fois grands et superbes moments. La ferme de la Ganne, c’est trente espèces d’animaux en totale liberté ; c’est autant de chanteurs en totale fraternité.
De haut en bas : Pauline Paris, Garance, Fanfan et Flavia Perez (photos Catherine Cour)
Et nous « pauvres azyréens », pendant ce temps là… la Méditerranée qui est juste à deux pas joue avec les galets… A Nice on tiermondialise et Cannes on sera bien loin de Premilhat et plus encore dans quelques jours.