Elie Guillou, chanteur public et de lavomatics
On connaissait l’écrivain public, qui rédige plus sûrement une gentille lettre au directeur des impôts pour s’excuser de votre retard de paiement qu’il ne transcrit votre flamme au pompier de votre cœur. Il est loin le lyrique Cyrano de Bergerac… Dans ce monde où l’emploi se raréfie à mesure qu’il se mondialise, notons la (re)naissance d’un petit boulot pas si éloigné du précédent : chanteur public, nouveau « troubadour des temps modernes ».
Je vous vois sourire en me lisant. Mais réfléchissez. Comptez avec moi le nombre de situations où vous auriez besoin d’une chanson de circonstance. Une pour oublier un chagrin d’amour, une autre pour votre blonde infidèle ; une pour vous aider lors d’un déménagement (du style « Hisse et ho ! »), une pour intervenir à la prochaine réunion de co-propriété qui s’annonce animée ; une pour vulgariser vos inimitables talents de cuisine (car y’a pas que Catherine Deneuve qui sait le faire) ; des tonnes pour dire à l’actuelle Marie-Antoinette qu’elle peut mettre bas aussi souvent qu’elle veut, on n’en congédiera pas moins son géniteur de mari (à chanter uniquement sur le Pont-Neuf, tradition française oblige) ; une pour transmettre la mémoire familiale et la clef du coffre à vos héritiers ; une autre pour railler votre DRH devant la machine à café… Il y a cent mille raisons pour composer une chanson : passez commande à un professionnel de la ritournelle ! Doué de la plume et gratteur de guitare, adepte de toutes les expériences limites où il convie la chanson, des lavomatics à votre salon, Elie Guillou, issu d’une longue lignée de chanteurs, se colle à ce métier nécessaire. Vous lui expliquez votre demande, fournissez quelques détails, brossez le contexte et il vous sort, directement de son cerveau hautement créatif, une chanson maison rien que pour vous. Tous détails sur la transaction sur le site d’Elie Guillou.
Un Guillou qui n’en est donc pas à son coup d’essai. Témoin ces étonnants « Lavomatic Tour » dont il est aussi le promoteur, qui certes ne rapportent pas grand-chose mais au moins c’est de l’argent propre car lavé de tous soupçons.
On peut toujours faire sa petite lessive à la main, avec un casque rivé aux oreilles. Le plaisir rien que pour soi… On peut aussi, grâce à Elie Guillou et à d’autres de ses acolytes, se rendre en laveries automatiques, pour y être ensemble et y découvrir, en plus des différents modes de lavage, des cycles de rinçage et de séchage, des artistes, des vrais : chanteurs, comédiens, comiques… professionnels comme amateurs.
C’est le « Lavomatic Tour », une scène ouverte dans les laveries. Une fois par mois, le temps d’une machine et d’un séchage, des participants de tous horizons viennent partager leurs créations.
Pas besoin de s’inscrire à l’avance, est-il précisé : il suffit de se présenter à l’adresse indiquée quelques minutes avant le début de la session. Une seule et énigmatique règle qui vire au fétichisme : « pensez à amener une socquette pour la machine collective ! » Plus d’infos ici sur ces Lavomatics tour, pour l’heure uniquement sur Paris et sur Rennes.
Si j’osais, je suggérerai bien à Elie Guillou le principe d’unir ses deux concepts pour nous permettre de laver son linge sale en famille. Chaque membre de la famille en bisbille avec les autres passe commande d’une chanson-vérité, à chanter lors d’un conseil de famille… dans un lavomatic il va de soi. Prévoir tout de même une chanson-réconciliation pour la fin, à entonner évidement en chœurs.
Pas mal. C’est drôle car, dès qu’on me dit lavomatic, je pense à la chanson géniale « Lavomatic Story » de Marc Havet, sur laquelle le public adore l’accompagner !
Je connais Elie depuis quelques années, je confirme c’est un artiste de grand talent, doté d’une grande créativité. Et comme tout grand artiste, il est très simple et sympathique. J’ai participé une fois ou deux à son lavomatic tour, à ses débuts, c’est une ambiance très agréable. Merci pour ce bel article.
Bon, pour ce qui est de cet article-là, sur ce chanteur, je trouve l’idée, d’associer la chanson, « faite sur le pouce », avec l’idée du lavomatic, version « laver son linge sale », absolument géniale. Moi, elle me renvoie illico presto, à la chanson de Brassens, « Le petit joueur de fluteau », tu vois ?
Sinon, pour ton blog, je ne sais plus si je l’ai posé, ou pas, je vais vérifier. mais l’article sur Bénabar, et tous les coms, j’étais allée les lire aussi, j’vais plusieurs comms à faire, à ce sujet, puis vu les évènements, j’avais été distraite on va dire.
Je vais relire tout ça, à nouveau, puis je poserai, et commenterai.