Prémilhat : le futur féminin de la chanson
Elle, Francesca Solleville, la fidèle, la combattante, porte en son cœur deux récentes et infinies tristesses. Elle réside pour moitié près de Paris, pour le reste à Antraigues-sur-Volane, le village de Ferrat. C’est là où Leprest a choisi de quitter la vie. C’est dire si son récital de Prémilhat se partagera entre Jean et Allain…
Bien entendu que ce sera un moment fort de cette rencontre, cinquième édition. Même si le père Brassens sera évoqué, le jour même du trentième anniversaire de son trépas ; même si Barbara y fait l’objet d’une (superbe) soirée, ce n’est pas une chanson perdue, à conjuguer à l’imparfait, que célèbre Prémilhat mais bien cette sève vigoureuse qui nous parcoure l’échine et se régénère chaque jour. Comment d’ailleurs parler autrement de Pauline Paris, de Caroline Personne ou de Flavia Perez, d’Elsa Gelly, de Noémie Lamour (quel joli blaze pour inspirer les sentiments…) et de Gabrielle, de Clémence Chevreau et d’Anne Sila ? (la délégation féminine est assez impressionnante comme si elle profilait le futur de la chanson…). De Gilles Roucaute et d’Yvan Cujous, de Coko et de Reno Bistan aussi ? Et j’en oublie, parmi cette dense programmation.
C’est au centre de la France, en un lieu improbable mais bien réel, que réside ce festival de Prémilhat. NosEnchanteurs en a fait un de ses étendards. Car nous sommes loin ici de ces programmations âprement négociées, de chiffres d’affaires imposants, d’égos surdimensionnés tant d’artistes que d’organisateurs, de justificatifs vaseux et de débats douteux sur ce qui est « in » et ce qui est « out », ce qui est moderne et ce qui est ringard, vocable qui du reste n’appartient qu’aux cons.
Ici, à Prémilhat, on ne programme que ce qu’on aime, que ce qu’on désire partager. Ce n’est pas la play-liste des radios nationales et Universal n’est pour rien dans les choix. Ici, on est simplement cœur battant, à se tâter le pouls pour compter les pulsations, jauger les émotions. A Prémilhat, où tout le monde se prénomme pareil, on fait dans le vrai, on ne triche pas. Et c’est agréable d’y vivre quelques heures, quelques jours dans cette étonnante dimension chanson. A partager, à discuter avec l’autre, son voisin de travée ou de table, l’artiste qui revient de scène ou qui y va. A interpeller Michel, à biser Michèle, à acheter le disque de Michel, à se faire dédicacer le livre de l’autre Michel… A se faire appeler Michel, même si c’est pas vrai. A ne plus être client, consommateur. A simplement faire partie d’une même famille.
« Rencontres de la Chanson Francophone », Prémilhat (03), du 27 au 30 octobre 2011. Le site du festival, c’est ici. Toute réservation reçue sur ce blog bénéficiera d’un tarif réduit (réservez en envoyant un message en commentaire de ce billet, ce message ne sera alors pas publié). Les tarifs sont de 18 euros (16 en tarif réduit) pour les spectacles à Prémilhat et de 10 euros (8 en tarif réduit) pour ceux à la ferme de la Ganne. Tarifs spéciaux pour les adhérents de l’association organisatrice et pour les mois de 16 ans. A noter la mise en place d’un forfait 9 spectacles + repas + hôtel à 350 euros (500 pour un couple) ; réservations au 04 70 29 16 71.
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