Hervé Lapalud, de passage…
Hervé Lapalud, 13 octobre, Médiathèque Louis-Aragon à Firminy,
Reportage photographique de Maureen Boissier.
Deux poteaux, un fil d’étendage où un poisson bleu sèche. Et deux boîtes de hareng pareillement pendues. De chez Pilchard, mécène attitré du chanteur. Ainsi que deux koras et d’autres plus petits instruments, comme cet insolite dosongoni et cet espèce de cocotte-minute au doux nom de garrahand (eux le surnomment le « casque de Bourvil »…). On est ici. Et ailleurs. A Madagascar sans doute… « Si tous les gars du monde / Voulaient s’donner la note… » : dès la première chanson, c’est voyage. Et échange. Kora vs diatonique, ma culture contre la tienne. Ce ne sera pas concert, ou pas tout à fait : plus un partage. Lapalud c’est ça. D’abord le sourire dont, comme sa casquette, jamais le chanteur ne se dépare. Et cette voix chaude, accueillante, fraternelle. Des terres malgaches au lac Saint-Laurent, il véhicule son art, restitue un peu de ce qu’il a appris. Et nous livre au passage toutes ses nouvelles chansons, celles pas encore sorties, dont l’oreille n’est pas encore coutumière mais les accueille avec le même plaisir, avec rare évidence. Le disque sera bien…
Le « facteur de chansons » que dit être Hervé Lapalud est taillé du même bois que les meilleurs folk-singer. Il y a du Graeme Allwright en lui, du Dick Annegarn aussi. Que des voyageurs qui vont au-devant de l’autre pour apprendre de lui. Que des sages. Y’a aussi, permettez-moi, du Steve Waring en Lapalud, ce côté enfantin de la chanson, dont on tire du lait, dont on tire du miel. Il y a en lui la promesse de beaux lendemains et la reconnaissance des anciens. Et cette très belle chanson aux disparus : « C’est le requiem de ceux qu’on aime bien / Qui prendront pas la peine de se lever demain », dédiée à plein de gens, à Brel comme à Riffard, Brassens et Caussimon, Ferré comme Matthieu Côte… « J’vous dit que j’vous aime / Pendant que j’vous ai sous la main ! »
Lapalud est sur scène avec son copain et complice Jonathan Mathis. Entre eux tout fonctionne d’harmonie. Y’a du silence entre les notes, de la respiration entre les mots, y’a le grand large, le sourire des gosses, la mélodie des peuples. Les voyageurs qu’ils sont ne sont pas avares d’échantillons ni de rêves et d’espoir pour damer le pion à la réalité. Car « On a marché sur la lune. Et après ? » Après, qui sait, « On marchera sur la terre » Avec eux pour compagnons de randonnées, à chanter « Nu cœur, nu pied, nu cul / Sur la terre je suis venu » en s’accompagnant de tous objets qu’on trouvera et transformera, comme eux, en sanza, à s’en ruiner les doigts.
Le site d’Hervé Lapalud, c’est ici. Et son myspace c’est là.
Que dire de plus et de mieux que ce très beau papier sur ce facteur de chansons et d’émotion.
Que nous étions hier au soir à Tain dans la Drôme, pour le revoir, avec tant de plaisir, et de jouissance.
Carte blanche d’Hervé Lapalud (avec son complice musicien Jonathan Mathis) après deux jours de concerts avec les gosses, car il sait les captiver les petits avec son talent, son humour et ses beaux instruments de musique…
Pour clore la soirée, des invités surprises, l’autre Hervé, Peyrard (celui de Chtriky) : lui aussi sait nous surprendre et il s’entendent à merveille ces deux là
Le troisième invité surprise, Laurent Berger un grand bel homme élégant distillateur de talent, pour reprendre vos mots Michel.
Tout trois nous ont fait une version de Valparaiso, des plus originale.
Et comme ils ont beaucoup d’humour, après nous avoir fait remarquer, qu’aujourd’hui nous fêtions les trente ans de la disparition du Grand Georges, ils allaient nous interpréter une chanson du grand Jacques.
Inutile de vous dire que Les Marquises ont fait beaucoup d’effet, avec leurs talents respectifs et les instruments très appropriés à cette magnifique chanson.
Soirée d’émotions et de rires, comme on les aiment.