Audriel se mettent à nu
Audrey (Nobis) et Gabriel (Willem), ça fait Audriel dans la fusion des chairs, des notes et des mots, dans la construction d’un répertoire qui, forcément, explore l’intime tant de l’écriture que de l’enfantement, infiniment proches : « La page blanche est là / Elle ne me fait pas peur / Mon amie l’encre noire / Se propage en mon cœur. » C’est le deuxième album de ce duo, après Douce folie/12 folies où, déjà, ils scrutaient leurs contemporains. Là, l’objet est presque identique : « continuer d’observer et de comprendre le monde dans lequel on vit. » Cette recherche passant ici « par un effort singulier et exigeant : se mettre à nu. »
Le superbe visuel de la pochette illustre tant ce postulat que cette double maternité alors à venir : enfant et nouvel opus. « Est-ce impudique de se mettre à nu ? / Ou courageux ? Ou ridicule ? / Je te regarde, je ne te vois pas / J’ai peur pour toi. » Si impudeur il y a en ce disque, elle n’est pas en ce cliché (qui eut à faire avec la pudibonderie, la censure, des réseaux sociaux (les seins d’Audrey restent bandés sur facebook…) ; Audriel pose pareillement dans le clip si bien nommé « Se mettre à nu »), mais dans des textes où se lit tant le mal de vivre, doutes et tourments, que l’espoir qui se profile. Audriel évolue dans une sorte de pop où le verbe est important, qui plus est bien mis devant, audible autant qu’onctueux. Ce même s’ils semblent s’interroger sur le pourquoi des mots, de l’écriture, dans une première chanson (Écrire) qui vaut éditorial autant que sommaire du disque : « Écrire et pour dire quoi / Ses peines, mes larmes, tes joies / Revenir sur l’enfance / Ses souffrances et ses danses. » La chanson est ici introspection, passionnante ballade dans l’intime, dans l’absence comme dans la douleur, dans l’espoir, autant que – ce n’est pas le moindre des charmes de cet album – dans les mystères et attentes de l’enfantement : « Petit d’homme, petit bout de femme / J’ai le mal de mer / Ça virevolte pas mal / J’ai le cœur à l’envers. » Sans conteste, un des plus beaux disques de ce début d’année.
Audriel, Se mettre à nu, 2011, De profundis/Mosaïc Music distribution. Le myspace d’Audriel c’est ici. Ce billet est la version augmentée de la chronique parue en début d’année sur le webzine Thou’Chant.
Alors là, pas d’accord du tout avec vous !!!
Hélas, pour moi, c’est ce type de variété bobo qui tue, et ce depuis 10 ou 15 ans, la (jadis glorieuse et à présent moribonde) chanson française.
Voyons et écoutons les choses en face : mélodies marquantes ? : néant. Textes ? : affligeants.
Avant les chanteurs avaient souvent des physiques ingrats (Gainsbourg, Ferré, Brel, Souchon, Barbara) mais leur beauté transparaissait dans leurs oeuvres.
De nos jours c’est le contraire !