Le bordel amoureux de Stéphane Zelten
Je viens de faire furtivement connaissance, aux Francofolies de La Rochelle, avec Stéphane Zelten, chanteur que j’ai chroniqué il y a quelques mois dans les colonnes du Thou’Chant, à l’occasion de ce très bel album qu’est Bordelo amoroso (rien que le titre résume le contenu). Retour sur cet opus :
Certes, comme pour pas mal d’autres chanteurs, son nom ne vous sonne pas particulièrement à l’oreille. Stéphane Zelten le niortais n’en est pas moins à son troisième album (son premier disque solo, Le chemin des dames, remonte à 2006). Opus délicieux soit dit en passant. La voix est rugueuse à souhait, nicotinée, en proie à un simulacre de fatigue, qui charrie des chansons fiévreuses, rythmées, relevées par les notes d’un sublime violon, d’une judicieuse mandoline. L’ex régisseur de spectacles qu’il est a beaucoup appris de la chanson, tout l’acquis étant là, sous nos oreilles, en un opus « folk-rock » captivant de bout en bout, flamboyant presque. Au sortir du lit comme il l’est sur la pochette, ça ne peut raisonnablement que parler d’amour, de sa complexité, de ses désillusions précisément, de combats dans les draps : « J’en ai perdu bien des batailles / Des jours sans lendemain / L’amour est aveugle et je braille / Sur un monde en déclin. » Il y a en ces chansons-là le souvenir du « satin dans tes caresses » autant que les blessures de la vie, les griffes de l’amour qui jamais ne cicatrisent tout à fait. C’est, dans ce registre, une des plus belles réussites qui soient. Ni pleuré comme un Lalanne, ni crié gueulé comme un Cali. Simplement le cœur d’un homme qui a « aimé, aimé, à en mourir », un homme qui trouve les justes mots pour le dire. Sensible, vraiment bien.
Stéphane Zelten, « Bordelo amoroso », 2010, autoproduit/Mosaïc music distribution ; le site de Stéphane Zelten.
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