Voir en L les lendemains de la chanson…
« Je voudrais être / Ta muse SM / Ta mescaline / Ton obsession / Je voudrais être / Ta seule bohème / Tes fleurs, ton spleen / Ou ton poison. » Le « l » dont elle s’affuble pour discret patronyme a beau être minuscule, ce disque initial a tout de l’opus majuscule qui marque de belle manière son entrée en chanson. Raphaëlle Lannadière, compagne de Babx (omniprésent sur cet album comme réalisateur, arrangeur et musicien), qu’on a pu applaudir ici et là, souvent en de discrets festivals, toujours en première partie (lire le billet « Elle, L » du 3 février 2010 sur NosEnchanteurs), s’impose d’emblée dans un milieu discographique où on lance à tours de bras, rarement en tours de chant, des chanteuses nouvelles qui, bien souvent, s’épient et se copient. Là, il y a manifestement une personnalité artistique qui vient d’éclore avec, au loin, parfois, souvent, l’ombre portée d’une Barbara, comme un prolongement. Ainsi qu’un gracieux cheveu sur la langue… « Jalouse, jalouse / Des fleurs et du vent / Des danses andalouses / Et des goélands / Jalouse, jalouse / Comme les enfants / De ce qui me prend / Ton cœur un instant. »
Un célèbre hebdo culturel de télé, radio et cinéma a vu en L pas moins que l’avenir de la chanson (« le disque de chanson le plus intense qu’on ait entendu depuis des décennies »). Et tout ce que compte la presse culturelle lui emboîte le pas. Calmons le jeu. Les élans souvent suspects de la presse parisienne se doivent d’être confrontés au réel. Mais il y a indiscutablement en L la griffe d’une vraie artiste, loin des avatars habituels des maisons de disque qui clonent à l’infini ce qui, sur l’instant, réussit. Le label Tôt ou tard, qui vient de perdre l’excellente Cherhal, se rattrape avec une singulière recrue. On peut croire en elle, on peut espérer en L.
L, InitiaLe, 2011, Tôt ou tard. Le myspace d’L, c’est ici. (ce billet est une version augmentée d’une chronique parue sur le Thou’Chant).
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