Steve Waring rempile (de disques)
Ça faisait tout de même sept ans qu’il n’avait sorti de nouvel album, se contentant de saluer l’exemplaire travail de réédition de ses disques chez Victorie.
Voici donc le nouvel album de Steve Waring, pour enfants, tant il est vrai qu’il ne se consacre, depuis trente ans, qu’à cet aspect de son art.
Né en 43 en Pennsylvanie, il fréquente dès son arrivée en France, en fin des années soixante, les hootenanies du Centre américain de la Capitale. Ses comparses et collègues ont alors pour nom Alan Stivell, Roger Mason, Gabriel Yacoub et pas mal d’autres qui laisseront leur nom dans l’histoire du folk français. Virtuose du finger picking et du banjo américain, Waring grave pas mal de disques instrumentaux qui n’en finissent pas d’être des références dans le genre. Puis se consacre tout entier à ce précieux statut de folk-singer pour enfants que l’on sait. Avec des chansons qui sont comme des médailles (en chocolat, c’est meilleur !) : La baleine bleue, Les grenouilles ou Le matou revient, bestiaire imagé et remuant qui n’en finit pas de stimuler l’imaginaire enfantin. Tant que ces trois-là font de la figuration dans la chanson-titre du nouvel album, Timoléon. Que rejoignent d’autres bestioles encore, ourson et canard, poulette jaune et petit corbeau, hareng saur (hareng qui n’est autre qu’un poème de Charles Cros).
A presque soixante-dix balais, Waring est toujours sur ce terrain-là, enfance éternelle, enfance de cœur qu’on se donne et nous empêche d’être tout à fait sérieux, triste et sinistre dans ce déprimant monde d’adultes. Waring n’appelle d’ailleurs pas ça « chanson pour enfant » mais « chanson naïve », un peu comme une toile du douanier Rousseau ou les cailloux empilés du facteur Cheval, respiration nécessaire d’un monde fou, où il fait bon de croire… : « Un géant, ça n’existe pas / Sauf dans les bouquins / Sauf dans les histoires / Un géant ça n’existe pas / Mais j’ai envie d’y croire. » Waring est une nécessaire respiration.
Steve Waring, « Timoléon », 2011, Victorie music/Universal ; le site de Steve Waring, c’est ici.
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