Gérard Morel au régime de l’amour…
C’est comme les trains et arrière-trains : un Morel peut toujours en cacher un autre. Il y a ce Deschiens qui se veut être tant acteur, chroniqueur que chanteur. Lui c’est François, le polydorisé, le France-interisé. Et pis il y a l’autre, le savoureux chanteur, le Gégé, le Gérard, par ailleurs metteur et scène et acteur, limitrophe Ardèche et Drôme, et possible doublure lumière de Yul Brynner (et de Fernandel, pour Calvitie, aussi !).
Aaaah, Morel ! Qu’il soit en solo, en duo, en tierce, en quatuor, en quintette ou avec tout un orchestre, que ce Roméo chante ses propres rimes (très féminines, dirait Juliette) ou qu’il nous fasse le coup de l’Hugo en goguette ou du Leprestissimo, il est craquant, croquant, franchement irrésistible !
Morel a lancé ce mois de mai 2011 son quatrième disque – un double album tant il est vrai que Morel ne sait vraiment faire que dans l’absolue générosité, on n’ose dire le don de soi.
Son nouveau disque c’est Le régime de l’amour dont pochette et livrets regorgent de fruits et de légumes (prudent, Morel n’y a pas mis de concombres, quoique pour s’octroyer en solo le paradis divin sur le divan j’en connais que ne disent pas non…). C’est confit de tendresse, de ritournelles virant roucoulades, d’extases (« Ce soutif flambant neuf / Et qu’est plein comme un œuf / Ca t’va comme à personne / Cett’robe polissonne / Montée en amazone… ») : c’est du Morel et sa morale qui, toujours, lorgne la pulpe replète en proférant une « parole qui chatouille / parole fri-frissons / parole fri-frivo
Y’a pas que ça, bien sûr. Tout y est, tout le Morel, le charme et la fronde, les sourires comme les sourcils qui grondent. Tout, et l’amitié, la fidélité. Fidélité à Brassens, qu’il chante ici… en italien. Amitié à Anne Sylvestre, la « Brassens en jupon », qui aime bien chanter sur les disques des autres certes, mais choisit toujours le meilleur… Gérard Morel aime à en rajouter pour faire bon poids. Il aurait pu se contenter de son album tout frais pondu de la veille. Que nenni. Il ajoute un autre disque, un enregistré en public, devant des gens, un peu comme le best’off de sa raison chanson, sa raison sociale. Avec ses tubes à lui : La ballade de Charlotte, Les goûts d’Olga, La java de Claire & Clément et d’autres encore, joli rappel pour qui connaît, indispensable séance de rattrapage pour qui arrive et découvre, ébahi, tant de choses si belles. Peut-être êtes-vous du lot, ignorants du Gégé, du Gérard. Bien entendu, guettez-le, des fois qu’il vienne chanter ses douceurs pas loin de chez vous. Et procurez-vous ce disque d’art dare. L’achat est justifié, qui vous procurera bien deux heures de plaisirs solitaires ou partagés. Bel investissement en vérité.
Gérard Morel, Le régime de l’amour, double cd, 2011, distribué par L’Autre Distribution.
Bien dit !
Bien fait !
Bien vrai !
C’est un touche à tout notre Gégé, mais comme il le fait bien !
Nous sommes presque voisin « Il suffit de passer le pont ».
J’ai hâte de découvrir son nouveau CD.
Mais j’ai hâte surtout de le revoir en concert.
http://www.dailymotion.com/video/xpb84k_gerard-morel-la-scene-musicale-regionale-de-13h00-avec-vous_tv
Chacun a vraiment ses goûts. Je ne trouve pas qu’il soit si séduisant que ça. J’ai bien l’impression qu’il se fait vieux. Néanmoins, j’aime bien sa coupe, toute chauve.
Vous avez vu comme le chauve sourit ?
Ah ! « les goûts d’Olga » ça se discute , mais moi, je l’adore Gégé : https://www.youtube.com/watch?v=4MEDtKLQw9s