Le nouveau (Jeanne) Garraud, comme un cadeau
J’avais longuement hésité à décerner au premier album de Jeanne Garraud le fameux et flatteur « Cœur Chorus ». Non qu’elle ne le méritait pas, au contraire. Mais on savait l’estime que je porte à son paternel, Rémi Garraud, le Rémo Gary de la chanson… Je n’ai jamais regretté cette récompense ainsi faite à cette chanteuse et à cette si remarquable entrée en chanson.
Dont voici le deuxième opus. Jeanne a entretemps changé d’instrument, cause à la gamme, en son haut, en son bas : terrible mal de dos. D’accordéon, elle est devenue piano. Forcément, le nouveau disque est différent, qui diffère ce celui réalisé en complicité avec la percussionniste Vanessa Garcia. Reste que ce n’est peut être pas pour rien que les arrangements sont ici faits avec Sébastien Blanchol, un batteur, histoire de feeling, de transmission aussi. Garraud ce sont des dentelles de chansons, finement ouvragées il va de soi, et une interprétation sensible, touchante, d’emblée émouvante. « Le monde qui s’agite / autour de ton gros cœur / Ne regarde que toi / Mais tu ne le vois pas » Elle ne chante vraiment que l’amour et son bonheur à elle, en des mots qui renouvellent le genre. Avec son joli filet de voix, timide et résolu à la fois, qui toujours restitue la grâce et la fragilité de l’amour. On aimerait forcément être le destinataire de tous ces mots ; nous ne sommes que les témoins à se requinquer de cette jolie ivresse : « Mes paroles diffusent alentour / Leurs saveurs / Imprègnent ta boisson / Dans l’air les vapeurs / Passent le mur du son. » Piano, batterie et plein d’autres instruments, guitares et contrebasse, cordes aussi, se sont accordés pour faire le lit d’une telle passion : « Tu as mis des œillères / Aux chevaux de mes veines / Assourdie, je ne vois plus qu’eux / Sous le son des sabots / Je ne veux plus que toi. » Le disque se nomme Des oiseaux par millierset est autoproduit. On se le procure sans mal sur la site de la dame, avec l’assurance que c’est un petit bijou qu’on recevra bientôt par la poste.
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