Pierre Perret gagne son procès
Résumons : Pierre Perret a déposé plainte en diffamation contre Sophie Delassein, journaliste culturelle au Nouvel Obs qui, en janvier 2009, a mis sérieusement en doute la réalité de ses relations avec l’écrivain Paul Léautaud. La 17e chambre correctionnelle avait jugé l’affaire en fin mars et mis sa décision en délibéré. La représentante du parquet avait requis la condamnation de l’imprudente journaliste, estimant qu’elle avait « manqué de prudence », en se montrant pour le moins « péremptoire » et en ne donnant pas la parole au chanteur. Grosso modo, Delassein affirmait que Perret n’avait jamais rencontré le poète Paul Léautaud, mort en 1956, à plusieurs reprises à son domicile de Fontenay-aux-Roses, qu’il aurait inventé cette histoire de toutes pièces « pour briller aux yeux de Brassens », listant les incohérences dans les souvenirs de l’auteur du Zizi et de Blanche. Cerise sur le gâteau, la journaliste accusait sans véritable preuve Pierre Perret d’avoir pillé tant Brassens que d’autres auteurs, inconnus, pour ses propres chansons.
Lors de l’audience des 22 et 23 mars derniers, Pierre Perret avait dénoncé une « entreprise de démolition » à son encontre et réclamait près de 215.000 euros de dommages et intérêts.
Le tribunal vient de rendre son jugement, donnant raison au chanteur. Il a considéré que, bien qu’elle n’ait pas témoigné à l’encontre de Perret d’une « animosité personnelle », elle n’a pas fait pour autant preuve de prudence et manqué à l’obligation du contradictoire, l’article publié ne donnant pas la parole au chanteur. Si l’enquête était « légitime », souligne le tribunal, madame Delassein ne pouvait « affirmer de manière aussi péremptoire » que Perret n’a jamais rencontré Léautaud.
Le jugement estime que Sophie Delassein a dressé « un réquisitoire d’une singulière violence, insoucieuse du contradictoire, portée par une coalition d’intérêts dont elle s’est fait imprudemment le porte-parole à seule fin d’abattre, non sans une âcre jubilation, dont témoignent le style et le registre de vocabulaire, la réputation d’un homme tenu pour aimable et jusqu’à lors respecté qu’elle n’a même pas eu à cœur de contacter utilement, alors qu’elle ne pouvait ignorer qu’elle le touchait au plus sensible. »
Sophie Delassein est condamnée à une amende de 2000 euros ; son directeur de publication à 1000 euros. Tous deux paieront solidairement 10000 euros de dommages et intérêts au chanteur ainsi que 8000 euros de frais d’avocat. Enfin, les passages incriminés de l’article, encore en ligne, doivent être supprimés.
Le tribunal ne s’est donc pas risqué à refaire ou non l’Histoire, à valider ou non la supposée amitié de Pierre Perret et de Paul Léautaud. Comment du reste aurait-il pu ? Il sanctionne non l’enquête en soi de Sophie Delassein mais son imprudence et, de fait, son absence de preuves qui rend ses propos un rien péremptoires. Si le doute peut toujours subsister après coup quant au Pierrot de la chanson et à un éventuel passé enjolivé, la justice renvoie clairement la presse à ses propres règles de déontologie, malmenées il est vrai par ce papier rédigé un peu vite.
Champagne avec Pierre.
ça me convient bien comme jugement.
ça laisse la porte ouverte à d’autres investigations et investigateurs si l’envie leur en prend -même si je ne vois pas trop l’intérêt, j’aime bien Pierre Perret ^^-
J’ai lu pas mal de commentaires sur le procès et il ressort que c’était un peu léger, or je crois que le journaliste a devoir d’étayer ses dires.
moi j’aime bien PP mais sur le fond de l’affaire rien n’est réglé
le tribunal a condamné l’aspect réquisitoire mais n’a pas tranché sur les faits
on reste sur notre faim
qui écrira l’article impartial et documenté qui corroborera ou démentira la thèse de la journaliste ??
moi j’aimerai bien que notre Pierrot soit totalement blanchi