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Le chant uniforme de Bertrand Belin

Promenade dans l’univers de Belin (photo Christine Ruffin)

Bertrand Belin, 2 avril 2011, festival « Pas des poissons, des chansons !« , La Presqu’île, Annonay,

Après-midi à La Presqu’île. Yoanna vient, en deux trois chansons tonitruantes, de signifier le début des festivités. C’est ensuite beaucoup plus doux, plus calme, reposé, avec Bertrand Belin. Trop ? Pas une note plus haute qu’une autre, pas un accord rebelle, même la batterie de Tatiana Mladenovitch, musicienne à l’allure garçonne, oscille et bat dans le même champ sonore. Belin est à la guitare, son autre collègue Thibault Frisoni à la basse. Et tous font comme longue berceuse, chant uniforme, presque hypnoptique, où circulent en vase clos des mots, des phrases, des lieux et des idées. Et pas mal de maisons, comme le fait lui-même remarquer cet élégant architecte de la chanson. Dans la salle, nombre de néophytes, tous assis, qui découvrent Belin dans cette presque torpeur estivale ; et d’autres, fins connaisseurs, tous debout, à goûter le frais de textes en partie nouveaux, tirés du nouvel opus du chanteur, un disque savoureux plébiscité par la critique. Bon, on chipotera peut-être l’heure du concert, qui se prête peu à telle écoute reposée, studieuse. Car on peut n’entendre en Belin qu’une éternelle et identique mélopée. Et vite bailler, déjà somnoler, cause à la digestion. On peut aussi, nécessaire sursaut, entrer dans le monde de l’artiste, délicieuse pop où, dans le dédale des mots, surgissent des montagnes d’élégance, des sentiments codifiés, des horreurs guerrières aussi. Tout un monde qui vit et s’agite, parfois violemment, en un espace calibré paradoxalement serein. C’est ruse du chanteur habile que d’ainsi brouiller son art… Pas de grands gestes ni de chorégraphie, même les doigts sur les cordes sont repus de calme, de discrétion. Et le concert va, lentement, profondément, à son terme. Un peu beaucoup comme à l’écoute de ses disques mais peut-il en être autrement de Bertrand Belin ? Alors on quitte la salle au départ des artistes, partagé entre « drôlement bien » et « presque décevant » mais avec l’envie d’aller plus loin, de ne pas rester sur une telle impression, de vite replonger en Belin. Autrement…

Le site de Bertrand Belin, c’est là.

Une réponse à Le chant uniforme de Bertrand Belin

  1. rey 13 avril 2011 à 8 h 53 min

    …ou l’on se demande si Bertrand Belin ne joue pas trop calme ou trop repose avec « pas une note plus haute qu’une autre et pas un accord rebelle »alors qu’il vient d’écumer un nombre de date de concert a la limite du raisonnable.
    A noter aussi la conception du commentateur de l’ultra riche poesie des textes de Bertran Belin comme « vase clos de mots »(c’est beau!) »des phrases et des idées »(c’est original!).Je me souviens deja, m’etre isurgée lors de la sortie d’hypernuit de la critique plutot bonne de telerama dans laquelle la journaliste deplorée de ne pas comprendre le contenue des chansons…
    Aprés un commentaire tres justifié sur la difficile digestion du « journaliste » on pourra tout de meme avoir droit aux simplicimes cliches habituels de la « delicieuse pop » a « la montagne d’elegance » et blablabla.
    Bien entendu, on ne parlera pas du prix du ticket a 5euros, de l’exellente biere locale et de la salle façon cinema années 50, tout cela ne serait surement que nombrilisme deplace.
    Voila tout, j’aime Bertrand Belin pour la richesse artistique de sa musique.Stef

    NB : Tout ce qui relève de l’insulte est systématiquement supprimé des commentaires. C’est ici le cas.

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