Musique : qui crie Victoires ?
Bernard Lavilliers et Lilly Wood & The Prick (captation d’écran – DR)
Ils ont voté. Les professionnels de la profession, ceux qui font la pluie et le beau temps au ciel constellé de stars du show-bizness, ont décrété, en leur âme et conscience, qui méritait. Sur une liste censée représenter fidèlement l’année écoulée. On s’étranglerait à moins… Bien sûr on y trouve, dans cette première partie de classement, les albums de Louis Chédid (Chédid c’est toujours bien, sans pour autant que cet album-ci soit son meilleur) et Bernard Lavilliers (bon cru pour un chanteur de son âge). À part ça ? Objectivement pas grand chose à sauver du lot. Bien sûr, il y a aussi Souad Massi, Youssou N’Dour et Gotan project… Mais, peu ou prou, que du produit de grande consommation pour linéaire d’hypermarchés : la masse y retrouvera ses petits, la chanson sans doute moins, elle qui n’existe plus vraiment qu’en des ailleurs ignorés des « grandes plumes » de la presse culturelle, des télés et radios, même de service public, qui dealent leur temps d’antenne avec les majors du disques, et des festivals « responsables » qui établissent leur programmation au vu des nominés du Prix Constantin et de ces Victoires, surtout pas de ceux du Prix de l’Académie du disque Charles-Cros… C’est une industrie du reste malmenée (les ventes de disques chutent dangereusement, la presse meurt à petit feu…) qui s’auto-congratule en distribuant des Victoires tant qu’on peut encore crier victoire. Pour peu de temps encore.
Signalons quand même la première Victoire de sa (longue) carrière attribuée à Bernard Lavilliers, pour l’album Causes perdues et musiques tropicales. Une occasion (la presse la saisira-t-elle ? on en doute) pour rappeler la sortie du livre Les Vies liées de Lavilliers, biographie-enquête parue en novembre dernier aux éditions Flammarion.
Ces Victoires 2011 se déroulent en deux parties distinctes. La seconde couche se tiendra le 1er mars à Paris. Une Victoire du meilleur disque départagera alors les gagnants des disques d’hier, toutes catégories confondues donc, comme si on pouvait mélanger carottes et radis, choux-raves et artichauts. Sauf à considérer, bien sûr, que tout cela n’est que de la soupe…
Pour mémoire, les gagnants d’hier sont : Lilly Wood & The Prick (révélation du public) ; Ben l’Oncle soul (révélation scène) ; Bernard Lavilliers pour Causes perdues et musiques tropicales (album chanson) ; Gaëtan Roussel pour Ginger (album rock) ; Abd al Malik pour Château rouge (album musiques urbaines) ; Hindi Zahra pour Handmade (album musiques du monde) ; Stromae pour Cheese (album musiques électroniques). Une Victoire d’honneur a été remise à Indochine.
Seul un « Grand Fauve d’Amazone » pouvait sauver une aussi pitoyable soirée !
Il fut un temps où le « Grand fauve d’Amazone » ne se serait pas prêté à ça… !
Claude.
Lavilliers aux « Victoires de la m*****e », ça fait de la peine.
Cet auteur de talent se prêtant à cette mascarade parmi ces lamentables apprentis chanteurs plus moins « népotes »
Trop de cocaïne, sans doute, et trop d’années à fréquenter de sombres crapules du showbiz du style des ignobles Pascal Nègre ou Valery Zeitoun.
L’argent corrompt tout, même ces ex « barbares qui rivaient leurs blousons d’étranges firmaments où luisaient la folie la mort et la jeunesse ».