Les Vies liées… Les lecteurs sont les meilleurs critiques
L’absence de couverture médiatique nationale du livre Les Vies liées de Lavilliers n’empêche nullement qu’on en parle. Ça se passe simplement ailleurs. Sur le web. Et par les lecteurs eux-mêmes, plus encore impliqués que des professionnels pourraient l’être. Petit florilège de réactions prélevées à la toile, principalement sur le site off Bernard Lavilliers, sur Voleurdefeu, NosEnchanteurs, Amazon-fr et Facebook.
Tytelle est à l’évidence stéphanoise, pour parler ainsi : « À la lecture des premières pages, cela me fait tout drôle de replonger dans mon quartier, à côté de la Manu. J’enrage d’être née quelques années trop tard après son passage dans ces lieux ! Même si d’autres anecdotes m’ont été contées par des amis de mon frère ou autres proches. Merci en tout cas à M. Kemper et à son honnêteté d’avoir écrit ce livre du vivant de Bernard. Peut-être s’exprimera -t-il à ce sujet (on ne sait jamais !) comme le lui suggère Alain Meilland. »
S’il semble avoir apprécié ce livre, Marco regrette, lui, que l’auteur ait rendu Lavilliers plus… commun : « Les fans les plus purs de Bernard Lavilliers vomiront peut être cet ouvrage. Ses détracteurs y trouveront sans doute un puits d’informations sur lequel s’appuyer, les plus objectifs y verront plus sûrement l’occasion de lever un coin du voile sur le parcours d’un des plus grands artistes de la scène française, paradoxalement l’un des plus secrets également. Trente ans que Bernard Lavilliers m’accompagne, sur platine, sur baladeur, trente ans de musique, de poésie, de colère, de dérapage, de douceur, de violence, de noirceur, de scène, d’histoires, de mystère, d’exotisme, de causes perdues … Au total beaucoup de bonheur. À l’aide de témoignages de proches, d’extraits de livres ou d’articles de presse Michel Kemper survole une existence qui se veut hors normes, hors cadre, peut être hors du temps. Entre réalité et invraisemblances se dessine finalement un cursus des plus classiques, fait de galères, de vache enragée, de persévérance, de rêve, surtout de talent. Le tour de force reste d’avoir rendu le tout cohérent, jusqu’à devenir crédible, enfin presque… On a tous aimé croire aux récits, au personnage haut en couleur du roc Lavilliers. Sans le flinguer tout à fait l’auteur tacle le mythe, égratigne la légende et ramène l’artiste à sa condition de mortel, plus accessible, plus… commun aussi. C’est peut être là que le bât blesse. Commun, un mot qui forcément cadre mal avec le héros. N’en reste pas moins un livre qui se lit d’une traite (…) Forcément incontournable, même s’il ne plaira pas à tous. »
Betty : « Je suis en train de lire le bouquin de Michel Kemper, il ne me reste que quelques pages à lire, je dois dire que je l’ai dévoré, ce livre est bien écrit, il nous apprend plein de choses sur les débuts de la carrière de Bernard, les anecdotes, etc. Quant au fait que Bernard se soit « inventé » une vie à ses débuts, avec la prison, le départ au Brésil, la boxe, etc, je trouve cela merveilleux, romanesque au possible. Bernard est un poète, et un poète ça a de l’imagination (…). Ce livre m’a fait encore plus aimer cet homme que j’apprécie pour pleins de raisons, surtout avant tout pour ses talents d’écriture, pour ses prestations sur scène, mais aussi pour ses qualités humaines. »
Solo est un des contributeurs du site non officiel sur Lavilliers. Après longs débats, il intervient ainsi, interpellant le chanteur : « En fait, Bernard, si jamais tu nous lis… La seule solution sera de dire, les yeux plongés dans la caméra : « Ben oui, je me suis inventé une légende… Bien sûr ! Car j’étais certain d’être un homme à la hauteur d’un tel destin, mais il tardait un peu trop, et je n’ai jamais été patient ! Finalement ça a marché ! Et puis plus tard, quand j’ai enfin pu partir, je suis parti dans mes propres traces à l’autre bout du monde, dans des endroits très glauques et j’ai fini peu à peu par devenir cet homme en noir que je voulais être ! Je suis à la hauteur de ma légende, je l’ai prouvé face aux tigres du Gala de l’Union des artistes ! Vous l’auriez fait, vous ? Moi oui ! Alors J’assume ! » Toutes les femmes vont craquer ! Les mecs iront sur youtube le regarder dompter les fauves et se diront « Sacré courage physique, quand même ! » Et ce sera gagné ! »
Sur ce même site, Micasa65, comme Bertrand Dicale sur France-info, rappelle d’abord la chanson de Lavilliers de 1975, La Vérité : « La vérité : chacun la sienne / On la malaxe ou on la broie / On la manie, on la surcharge / On l’interprète on l’a décharge / On l’a vécue on l’a connue / On a la sienne, on a la nôtre / Ils ont la leur mais elle est fausse ». Et se pose, nous pose la question : « Doit-on lire ce livre ? » Et y répond : « Je le pense. Il m’a appris beaucoup de choses intéressantes, d’abord dans sa première partie, qui relate des faits assez méconnus de la vie de Bernard Oulion dit Lavilliers (son amour pour la bonne chanson française, son engagement contre l’Espagne franquiste, la galère et son courage pour poursuivre son rêve) et qui explique la suite… Aussi dans la suite de l’ouvrage : la période de la reconnaissance et les histoires rêvées devenues la réalité… Ce livre confirme ce que je me suis toujours dit… mais je dois avouer que je suis un peu déstabilisé, surtout quand je l’écoute s’exprimer aujourd’hui.
Merci à l’auteur pour son travail, très professionnel, qui n’a pas pour but de détruire l’artiste – on le sens bien vite – étant lui-même un « fan » (…). Petite réflexion : sans s’être imprégné de telles histoires (je ne souhaite pas parler de vies), aurait-il fait d’aussi belles chansons, aussi bien commentées et illustrées… surtout avec un tel vécu ?, chansons qui ont la vertu de nous transporter avec lui dans ses périples ! »
Guy Rougier est un des témoins cités dans ce livre. Réaction après lecture : « Bravo, tu t’en es remarquablement tiré. Irréprochable, je pense aussi, et c’est bien ce qui doit ennuyer le Bernard. D’ailleurs je ne crois pas de toutes manières qu’il aurait intérêt à attirer l’attention sur ses élucubrations. Tu ne risques rien donc. Sauf de passionner tes lecteurs. Que je te souhaite nombreux. »
Gérard Poli est lui-même chanteur, sous le nom de Monsieur Poli. Il l’a lu : « Un mot précis me vient à l’esprit c’est WAOUHHH ! [ce qui] signifie : grande admiration, immense respect, sentiment débordant de joie… On en reparlera ; quant à moi j’en parle à d’autres. »
Joan : « (…) J’ai aussi beaucoup apprécié que vous ne jugiez jamais l’homme : juste une enquête impartiale, sans passion, et finalement pleine d’empathie.
Mon impression paradoxale est que Nanard en sort rehaussé, plus humain, et même plus génial : car on se dit qu’il faut un sacré talent pour avoir réussi à donner vérité et vie à tant de mensonges ! Bref, on est en plein dans le fameux « Mentir-Vrai » : théorie et pratique !
Ce trait de personnalité fait penser à Cendrars, comme vous le dites dans votre bio, à Loti, à Dylan (qui s’inventa lui-aussi un passé complètement mytho), qui ont su tirer de leurs forgeries du réel plus vrai (et surtout plus beau) que le réel : tous des artistes…et des bons ! »
Terminons par ce témoignage de Mécanophile, sur le forum du site officiel Lavilliers, forum qui, sauf erreur, a été supprimé il y a quelques jours : « (10 novembre) Pour l’instant, c’est passionnant et respectueux. » ; « (19 novembre) J’ai lu le livre, qui se livre à une spectaculaire démystification, mais l’auteur montre beaucoup de respect au chanteur, le mettant sur le même plan qu’un Cendrars ou Corto Maltese ; en revanche, le chapitre « mémoire particulière » est assez dérangeant. Tu peux le lire, maintenant que Nanard a plus de 60 ans ; si nous l’avions lu il y a 20 ou 30 ans, alors là, on en sortirait groggy. »
(suite prochainement)
Cher Michel,
Le guitariste sur la photo c’est : Marco Papazian…
Joyeux Noël à toi et à toute ta famille,
Jean
Moi, ce qui me dérange, c’est le fait que partout, les médias, les articles en tous genres titrent « Le livre de Bernard Lavilliers » !!! Ambigüe puisque, moi la première, on aurait tendance à penser que Bernard Lavilliers en serait l’auteur (qui n’est nommé qu’en petites lettres !)! Bien évidemment, cela aide à faire flamber le pourcentage de ventes ! Alors…qui est le plus « saint » des deux, le « biographe » (excusez-moi pour les guillemets !) ou le principal acteur de ce livre ? De toute manière, comme je l’ai toujours déclamé, je n’apprécie pas les auteurs qui se proclament comme étant les mieux placés pour parler de la vie des autres !
Réponse : Les auteurs ne sont pas forcément les mieux placés pour parler de la vie des autres : ils en parlent différemment et c’est parfois nécessaire ! Au demeurant, le principal intéressé est-il toujours le mieux placé pour parler de lui ? Les auto-biographies sont souvent auto-complaisantes et ainsi faussées… Ceci dit, je saute du coq à l’âne : si vous connaissez beaucoup d’articles de presse sur le livre « Les Vies liées de Lavilliers », je suis preneur parce que, ceux-là, je ne les connais pas ! Pas plus que je ne connais de papiers qui laissent l’ambiguïté sur l’auteur du livre et sur le fait qu’il s’agit d’une biographie non autorisée. Je crois qu’au contraire tout est très clair et que c’est bien ainsi. Regardez la couverture de ce livre (en haut à droite de ce blog, sur votre écran) : vous verrez que c’est bien le nom de Lavilliers qui en est la vedette, sans ambiguïté. MK
Voilà depuis quelques semaines j’ai eu l’occasion d’acheter votre livre… au centre culturel Leclerc…. votre livre présent en rayon au milieu de beaucoup d’autres parlant d’artistes en tout genre…. voilà qui m’a rassurée car je n’ai pas eu de parcours du combattants à effectuer pour le trouver en rayon…
En ce qui concerne le livre… je l’ai lu je dois dire en deux jours… et un très grand merci à vous !!!
Passionnant de la première page à la dernière page… et vraiment bien documenté.
Après, étant née à l’époque des premiers 45 tours de Bernard Lavilliers, il m’est impossible de savoir qui de lui ou de vous a la vérité… mais qu’importe… car votre livre me fait aimer encore bien d’avantage cet artiste que j’écoute depuis l’âge de mes 12 ans lorsqu’il chantait « idées noires »…
Je savais que sous sa légende de baroudeur gros bras se cachait un homme tout simplement humain avec une volonté d’enfer pour se faire un nom…. et nous apporter tout son immense talent au fil de ses disques et surtout ses concerts.
Qu’importe les chemins disait Cendrars… et bien j’en suis persuadée… et votre livre tout comme Lavilliers vous m’avez enchantée… merci les deux artistes !
Pour ce qui est des vérités et des contre vérités… de toute façon ne soyons pas dupes… rires… Il suffit d’aller au bar de l’Univers à Saint-Malo pour se rendre compte que ce n’est pas notre univers… Il suffit d’aller au Lutécia à Paris… Il suffit d’aller faire un tour là-bas au Brésil pour savoir que on a beaucoup de chance de ne pas y revenir sans avoir une bonne carte de visite sur soi et de l’argent…
Mais tous ces voyages nous font voyager et Lavilliers en parle si bien avec des mots si forts et si emplis de poésie que je l’aime ainsi…. ainsi que nous le montre votre livre qui respire la justesse et la loyauté envers ce très grand artiste.
Le livre de Lacout je ne l’ai pas acheté car je préfère entendre Lavilliers lui-même parler de ses vies… il le fait mieux que Lacout.
Mais votre livre je suis contente de l’avoir et comptez sur moi pour en faire de la publicité autour de moi.
Murielle
Réponse : Grand merci, Murielle, pour ce précieux message MK