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Les Vies liées… le livre interdit ?

Stéphane Bern, la liberté en berne ?

Stéphane Bern recevait ce midi Bernard Lavilliers dans Le Fou du roi. Occasion rêvée de parler non seulement du nouvel album du chanteur, Causes perdues et musiques tropicales mais aussi, quitte à faire, du livre Les Vies liées de Lavilliers paru quelques jours auparavant. Stéphane Bern l’avait d’ailleurs prévu. C’est même avec le livre sous le bras que l’animateur de France-Inter est allé accueillir le chanteur. Voyant le livre et le désignant du doigt, le manager de Lavilliers lance alors à Bern un sans appel « Oubliez ce livre ! » De fait, on n’en parlera pas dans Le Fou du roi. Un chroniqueur de l’émission s’amusera de la légende Lavilliers en une intervention très drôle (on regrette quand même un Didier Porte qui ne se serait peut-être pas déballonné…) mais jamais on n’évoquera cette légende qui, même si elle n’est pas l’essentiel du livre, en est un chapitre intéressant. Et justifie quelque peu son titre. Bernard Lavilliers va occuper sans discontinuer les plateaux de télé et de radio dans les jours et semaines qui viennent : comprenez qu’il est en période de promotion de son disque. À aucun moment, un journaliste ne pourra plus le questionner sur ce livre (une journaliste de France-Info avait eu l’audace de le questionner le matin même…). À aucun moment, les auditeurs ou téléspectateurs ne sauront que le livre existe : on n’en cause pas ! « Causes perdues » chante-il avec raison. Et musiques tropicales…

Il y a un chemin par lequel la liberté de la presse peut encore exister et résister aux pressions et à l’autocensure : c’est internet. À votre niveau, vous pouvez tous contribuer à cette information en mettant en mouvement vos réseaux, en la faisant circuler. Pour qu’au moins on sache que ce livre existe, qu’il est sorti, et qu’à la demande de l’artiste télés et radios n’en diront pas un mot. À ce jour, aucun titre de la presse papier nationale (quotidiens comme hebdos) n’en a d’ailleurs écrit la moindre ligne.

Note du blog : Le webzine Thou’Chant de ce mois publie un entretien inédit avec Michel Kemper, l’auteur du livre « Les Vies liées de Lavilliers ». C’est ici.

14 Réponses à Les Vies liées… le livre interdit ?

  1. Cat 16 novembre 2010 à 20 h 30 min

    Bonsoir Michel :-)

    Il faut croire que tu as gratté une croûte pas encore vraiment cicatrisée… ou fait remonter en mémoire des souvenirs « qu’on » aurait préféré laisser sombrer dans l’oubli des ans !

    D’un autre côté ta biographie est inattaquable, tant elle est documentée et argumentée, étayée par toutes les « sources » citées…

    Après, le chapitre IX : « Mémoire particulière » n’a peut-être pas vraiment plu à l’auteur…
    Les palimpsestes sont effacés pour être réécrits… et toi, tu fais ressortir la première couche !
    C’est pas toujours bienvenu

    Au passage… j’adore ce mot « palimpseste »… tu sais que Véronique Pestel l’utilise dans sa chanson « Pré en bulle – Le charabia » en 2005 ? En parlant des mots :
    « Ils sont l’herbe entre les pavés
    De nos mémoires courtes
    Les palimpsestes délavés
    De nos surfaces littéraires »

    … Ce que cette femme est capable d’écrire et de chanter me laisse toujours émerveillée !

    Enfin, c’est dommage que Lavilliers refuse de parler de ton livre… qui est aussi SA biographie
    Même si ça n’est pas avec toi, il pourrait quand-même dire ce qu’il en pense… puisque visiblement, il l’a lu et qu’il a un avis dessus !
    On dirait bien qu’il ne veut surtout pas que son public sache que ton bouquin existe…
    C’est surprenant, quand on connaît la verve et la faconde de Lavilliers, de le voir ainsi fuir le débat… comme s’il craignait de ne pas avoir d’arguments pour réfuter tes « révélations »
    Et Dieu sait que dans toute son œvre d’engagements variés, il s’est moultes fois insurgé contre la censure… et qu’il se met à la pratiquer maintenant ???

    Et comme je suis à peine contrariante, je vais, dans la limite de mes petits moyens, essayer de diffuser l’info sur quelques listes de discussion et quelques forums où on parle de la chanson française…

    Enfin, bravo pour le bouquin : il est très intéressant, même pour les non-fans de Lavilliers (comme moi), fort bien écrit (mais ça, je m’y attendais !), fort documenté
    On sent que tu le respectes, que tu as voulu faire œuvre d’historien autant que de « romancier »… ce que j’apprécie dans toute bonne biographie !

    Cat

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  2. Eric 17 novembre 2010 à 8 h 43 min

    Bonjour,
    Le titre du blog  » le livre interdit «  »me parait tout de même excessif… Le livre tout le monde peut l’acheter sur le net ou en librairie,un livre interdit est pour moi un livre retiré de la vente par exemple. Que Lavilliers ou son manager décide de ne pas en parler pourquoi pas mais de la à dire que le livre est interdit… maintenant je doute que tous les médias refuseront d’en parler. Jusqu’à preuve du contraire il n’est donc pas retiré de la vente donc pas interdit ! Attention donc à la formulation
    Ps: J’ai acheté le livre , très intéressant d’ailleurs.
    Réponse : Bonjour Éric. Oui, le titre est excessif… Oui. Mais pas tant que ça. Un livre ne peut vraiment se vendre que si ses acheteurs potentiels sont au courant de son existence. Sauf à la découvrir par hasard sur l’étal de son libraire préféré ou sur celui de son hypermarché, on peut ne pas savoir. S’il n’y a aucune presse nationale (et c’est vraiment le cas !), aucune radio, aucune télé, la vie du bouquin sera réduite d’autant, les invendus renvoyés… Et on saura qu’un livre « courageux » n’a pas sa place dans l’édition. Car là, la stratégie adoptée est d’étouffer financièrement ce livre en l’empêchant d’accéder à un lectorat plus grand. C’est une punition : « il a dit la vérité / il doit être exécuté » chantait Guy Béart. La réponse qu’on peut faire (et la bonne leçon à faire aussi aux médias si serviles, si peu respectueux de la liberté de la presse qui leur est pourtant donnée) me semble de populariser ce livre sur le net pour que par ce média-là, il puisse toucher le plus grand nombre de gens. Ensuite, les gens l’achètent ou pas, c’est autre chose. Pour ma part, avec peut-être un peu de prétention certes, je pense que le bouche-à-oreilles pourrait être très favorable à ce livre. Faut voir… Mais faut pas s’empêcher d’en parler, surtout pas. Merci. Michel K

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  3. RMi 17 novembre 2010 à 10 h 07 min

    Bjr,
    J’ajouterai qu’un hebdomadaire local, La Gazette de la Loire, a tout de même eu le courage que les autres médias n’ont pas encore eu. Ce journal diffusé en Loire sud, la région de naissance de « Nanard » Oulion alias Lavilliers, a consacré sa Une ainsi que deux pages au livre de Michel Kemper. Au risque de se faire interdire d’accès aux prochains concerts de l’artiste dans « son » Zénith.
    Réponse : Oui, La Gazette de la Loire, pour un gros papier très chic et très « choc », et La Tribune-Le Progrès Loire par une interview de l’auteur : ces deux articles sont en presse locale et sont, pour l’heure, les deux seuls papiers en tout et pour tout.

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  4. Odile 17 novembre 2010 à 11 h 21 min

    Je comprend votre déception Michel.
    Mais je pense que c’est le contraire qui va se produire.
    Car, si on refuse de faire la promotion d’un livre, c’est que les raisons non évoquées, vont inciter la curiosité des lecteurs.
    Moi la première!
    Car enfin ,comme le précise Eric, ce livre n’est ni interdit ni censuré.
    J’aime lire les biographies, je vais donc, dès aujourd’hui faire le tour des libraires de ma ville, je suis sûr qu’il est bien exposé!
    Et le bouche à oreille va fonctionner aussi.
    Affaire à suivre…

    Répondre
  5. Alain MEILLAND 18 novembre 2010 à 10 h 00 min

    Dans sa chanson « LE CONDITIONNEL DE VARIETES » Léo Ferré disait :
    « Je ne suis qu’un artiste de Variétés et ne peux rien dire qui ne puisse être dit « de variétés » car on pourrait me reprocher de parler de choses qui ne me regardent pas ».
    C’était en 1970 et Léo évoquait alors l’interdiction du journal « LA CAUSE DU PEUPLE » en ajoutant dans la même chanson :
    « Comme si je vous disais que dans le cas bien improbable où l’on interdirait le journal la Cause du Peuple il faudrait l’acheter et le lire
    Comme si je vous disais qu’il faudrait alors en parler à vos amis
    Comme si je vous disais que les amis de vos amis peuvent faire des millions d’amis »
    Alors, vous tous qui avez déjà laissé des commentaires sur l’assourdissant silence qui entoure la sortie du livre de Michel KEMPER « Les vies liées de Lavilliers » je vous donne entièrement raison. Faisons circuler l’info sur le net et restons mobilisés pour soutenir cet ouvrage, et que les amis de vos amis, sur Face Book où ailleurs, participent à ce « gala virtuel de soutien » auquel, et c’est bien regrettable, Bernard Lavilliers se refuse de participer.
    Alain MEILLAND . Co-Fondateur du Printemps de Bourges

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Meilland

    Répondre
  6. Finkielsztejn Lili 18 novembre 2010 à 10 h 07 min

    Bonjour,
    Pour un livre qu’on essaierait de censurer, je trouve qu’on en parle beaucoup…! Je ne l’achèterai pas et ne le lirai pas. 1)Qui me dit que c’est vous qui dites « la vérité »? 2)Même si c’était le cas, je m’en fiche. Chacun n’a-t-il plus droit à « sa vérité »? Monsieur Lavilliers, continuez à nous faire voyager, réfléchir, rêver, aimer..
    C’est cela qu’on demande à un artiste! L.

    Répondre
  7. Cat 18 novembre 2010 à 19 h 05 min

    … ??? Gné ???…
    J’ai pas tout compris, là ! ? !

    J’aime Lavilliers… alors je ne lis pas le bouquin parce que je ne veux pas qu’on abime l’image que j’ai de mon idole ???
    C’est la politique de l’autruche, ça, non ?

    Mais le bouquin n’abime rien !
    Il présente la « vraie vie », avec dates et témoignages, et puis il raconte la « vie rêvée », inventée pour les médias… qui n’en est pas moins belle qu’il y a 15 jours… ou 15 ans !
    Et y croit qui veut encore y croire, comme il y a 15 jours ou 15 ans… mais en connaissance de cause, c’est tout !

    C’est ça, le travail d’un biographe : écrire l’histoire, les faits.
    Sinon, c’est un « romancier ».

    C’est très intéressant de lire les galères par lesquelles est passé Lavilliers avant de devenir célèbre.
    Le livre fait découvrir avec beaucoup de respect et d’admiration pour l’homme (c’est ce que j’ai ressenti en le lisant) qu’il avait déjà en lui tout le potentiel, le charisme, les choses à dire que la célébrité lui permettra d’exprimer et de diffuser à plus de monde que s’il était demeuré un animateur de clubs de vacances

    S’il lui a fallu se forger de toutes pièces un habit de « voyou, tôlard, boxeur, globe-trotter… etc… » c’est parce que la presse a envie de vies « extra-ordinaires » pour nous faire rêver, fatasmer (nous = le public).
    Lavilliers l’a compris et est entré dans le jeu

    Alors, pourquoi ne pas vouloir lire l’homme, ses racines, ce qui l’a construit, nourri… sous le costume à paillettes ?
    La légende est trop belle ?

    Mais savoir sa vie n’enlève rien à ce qui, pour moi, fait l’intérêt d’un chanteur, d’un écrivain, d’un poète : ses convictions, ses combats, ses idées… et sa voix, et les musiques qu’il écrit… En quoi est-ce que ce livre pourrait modifier ça ?
    Lui donner un nouvel éclairage… sûrement !
    Plus profond, moins « tape à l’œil »
    Mais quand on éclaire un monument, on le met en valeur, non ?

    Enfin, moi, je lis le bouquin… ne serait-ce que pour pouvoir en parler en connaissance de cause !

    Ça ne m’empêchera pas d’écouter le dernier CD et d’apprécier les chansons de Lavilliers, anciennes ou récentes…
    Mais faut dire que moi, la vie (même publique) des artistes, le côté « people », je m’en contrefiche ! Je l’ignore les trois-quarts du temps… et peu m’en chaut

    C’est pas la vie qu’il mène (ou a menée) qui me fait apprécier quelqu’un.
    Ce qui m’intéresse c’est l’être humain, la rencontre, le dialogue, le feeling… par l’intermédiaire d’un CD ou, de préférence, après un spectacle…

    … Et aussi au détour d’un livre écrit par quelqu’un d’intègre, d’un journaliste qui a fait son travail de journaliste : enquêter et raconter…
    Que ce qu’il raconte ne plaise pas à tous, c’est normal
    Mais qu’on fasse du chantage (« si tu parles de ce bouquin, tu n’auras pas mon interview ») pour essayer de le mettre sous le boisseau : non !

    Visiblement le contenu est « exact » (pour répondre à la première question de Lili) sinon, il y aurait déjà un procès…
    Alors bien sûr, tout artiste a droit à « sa » légende
    Et si vous la préférez à la réalité… continuez, c’est votre droit le plus absolu !
    Simplement ne vous plaignez pas qu’on vous berne à tout bout de champ si, quand la vérité se présente, vous vous bouchez les oreilles et vous vous fermez les yeux…

    Bon, je m’en vais attaquer le chapitre VI tout en sirotant une ch’tite verveine, moi :-)

    A +
    Cat

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  8. berla 18 novembre 2010 à 21 h 47 min

    monsieur Kemper,
    Vous voulez exciter la curiosité du lecteur en proclamant partout que nanar s’est opposé à la publication du livre tout en ne dévoilant pas précisément les raisons de cette opposition. Vous restez dans le vague pensant que cela va faire marcher vos petites affaires.
    Je trouve ça nul. Soit vous expliquez ce qu’il y a dans le livre de déplaisant pour Lavilliers, soit vous fermez votre gueule. Cette façon de faire est minable.
    Si vous avez quelque chose à dire, vous le dites. Mais ne nous prenez pas pour des cons.
    Un fan qui ne lira votre livre que lorsque vous vous serez expliqué franchement.

    Réponse : C’est bien parce que, moi, je n’aime pas la censure, mais alors pas du tout, que je publie votre commentaire aux termes insultants, qui ne vous honore pas.
    Premièrement, Bernard Lavilliers ne s’est pas opposé à la publication du livre. Je ne sais pas d’où vous tenez ça. Son entourage fait obstacle résolu, déterminé, au travail normal de la presse qui est d’informer.
    Deuxièmement, ce n’est pas à un auteur de faire une explication, un condensé, un résumé de son livre. Il fait presque quatre cent pages : que voulez-vous que je vous en dise ? C’est un tout, que je n’aime guère tronçonner. Avant d’aller au cinoche, vous demandez au metteur en scène de vous raconter tout le film ? Je vous dirais bien que c’est un hommage à Bernard Lavilliers, mais je ne sais si vous êtes réceptif à ça. Ce que vous me demandez, c’est justement le rôle dévolu à la presse : d’informer, de décortiquer, d’analyser, de critiquer. C’est justement ça que vous n’aurez pas parce que l’entourage Lavilliers-Barclay y oppose son total véto. Et que les braves et courageux journalistes, fiers sans doute de la liberté de la presse, obéissent tous, comme un seul homme, le stylo sur la couture du pantalon. Il y a effectivement censure : elle est énorme. Il y a des pressions : « si tu veux interviewer Nanar, tu parles pas du bouquin, Coco ! » Il y a aussi autocensure de la part de la presse.
    Les raisons de l’opposition de Bernard et de son staff ? Qu’est-ce que j’en sais, moi ? Demandez-leur à eux, ils doivent savoir. Moi j’ai écrit la vie de Lavilliers, sa vraie vie, ce que du reste vous ne saurez jamais puisque vous ne la lirez pas. Que ça ne vous intéresse pas. Disons simplement, ça doit être ça, que Lavilliers ne supporte pas qu’on raconte sa vie, à plus forte raison si un livre ose ce crime absolu qui est de mettre en doute la légende et, pire, de prouver ses dires. Ça n’enlève rien à l’artiste, à ses qualités, mais ça le met quand même tout nu. Et je pense qu’il est frileux. Michel Kemper

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  9. Alain MEILLAND 19 novembre 2010 à 11 h 06 min

    J’ai poussé hier, mon coup de gueule (voir plus haut), et je reviens sur ce site pour compléter, plus sereinement, mon plaidoyer.
    D’autant que je constate, par l’addition des précisions qui s’additionnent que le débat est lancé. C’est cela la démocratie. Ne tombons pas dans la pensée mise en commun car ce serait forcément une pensée commune et que chacun continue à y aller de son commentaire. Même toi, Bernard, si tu nous lis, donne le ton avis…
    Mon avis à moi c’est que KEMPER est un journaliste droit, honnête, et rigoureux. Je pense et je sais qu’il aime vraiment LAVILLIERS. Mais voilà, il l’aime comme on doit aimer un ami, c’est à dire, sans complaisance. Il travaille sur ce bouquin depuis au moins SIX ans. , et, depuis six années il se prépare à défaire ce drôle de tricot en tirant délicatement sur le brin de laine – avec une infinie patience sans casser le fil – pour en arriver enfin à rondir la pelote. A nous, maintenant, lecteurs de détricoter cette drôle de vie que nous connaissons déjà ou que nous croyons connaître !
    Au début de son entreprise, Michel KEMPER m’avait contacté et, à cette époque nous avions longuement conversé. J’avais pu vérifier, en je veux en témoigner ici, l’extrême attention qu’il portait à ne rien travestir, à ne pas tomber dans le « people » comme on dit, à user uniquement d’une encre intime et d’amitié, à ne pas glisser de la biographie peaufinée à la momification, à ne pas confondre camaraderie et voyeurie, à marcher parfois sur des œufs tout en évitant de changer de trottoir, dès lors qu’il évoquait des souvenirs. Kemper a laissé de côté bien des pudeurs sans doute absurdes La pudeur, que c’est sot ! et il n’a pas triché avec l’ardoise…

    En 1975, dans son album « LE STEPHANOIS » Lavilliers écrivait dans la chanson LA VERITE :

    « On la malaxe ou on la broie, on la manie, on la surcharge
    On l’interprète on l’a décharge, on l’a vécue on l’a connue
    On a la sienne, on a la nôtre, ils ont la leur mais elle est fausse »

    Et il terminait ce texte par :
    « La vérité : chacun la sienne »

    Oui, tout ceci ne se justifie que dès lors que chacun puisse exprimer sa vérité, sans entrave, sans boycotte, sans dénie.

    Ce livre, est ce coïncidence ( ?) sort au même moment que le CD de Lavilliers, et on assiste à un black out total des médias. Est il du à Lavilliers lui même ou à son entourage. Connaissant bien Nanard, j’imagine qu’il aurait raconté sa vie autrement, mais peut on être l’historien de sa propre histoire ?
    De là à dire que KEMPER a dit la vérité (et qu’il doit être exécuté) je ne tombe pas non plus dans ce leurre. Personne, à part Dieu, n’est détenteur de LA VERITE, et comme Dieu n’existe pas… Je ne veux pas vous influencer, mais vous dire, à vous qui, comme moi, aimez et admirez « le stéphanois » que, ce n’est qu’en lisant ce livre écrit sur lui, qu’on peut se faire sa propre opinion. Je ne supporte pas qu’on assassine un livre dès sa sortie par LE SILENCE qui est déjà une forme de censure.
    Sur le sujet, mon ami et chanteur Patrick Clémence vient de m’écrire
    « J’ai vécu la même triste histoire avec les compagnons de la chanson bretonne « Les tri Yan » . L’agent de Sony téléphonait partout pour qu’on boycotte le livre que j’avais édité sur ce groupe. Allant jusqu’à m’interdire les Fnac des villes où ils se présentaient. Tout ça parce qu’ils avaient eux-mêmes l’idée d’un bouquin…. C’est du passé ! Il me semble que Pirot avait également connu quelques problèmes avec Laviliers pour son bouquin ?.. Donc je manifeste et signe ; Amitiés camarades Patrick »
    En lisant ces « vies liées », vous verrez que je faisais partie des témoins, dans les années soixante, des premières heures stéphanoises aux côtés Comment conter sans bavures la singulière vie qui a été la mienne aux côtés de cet homme debout, de cet homme souvent seul. Et si j’ai partagé les premiers souffles du musicien et les battements de cœur du poète qui travaille l’amour avec des mains terriblement humaines, parlant de Lavilliers, je ne renie en rien mon inconditionnel attachement pour cet homme de chair et d’esprit, dont je puis affirmer qu’il fait partie avec Ferré et quelques autres de ceux qui ont changé le cours de ma vie.
    Et, pour les plus téméraires, ou les plus curieux, en visionnant sur FACE BOOK l’article « des potes de quarante ans »

    http://www.facebook.com/album.php?aid=48624&id=1685426219&l=1f0fdaf578

    Vous verrez quel rôle indirect joua Lavilliers dans la naissance du Printemps de Bourges auquel j’ai eu le bonheur d’être associé.
    Je pense donc ne pas être susceptible d’être un « anti-Lavilliers primaire» en restant attentif au sort qui sera fait au livre de Michel Kemper à qui je renouvelle mon soutien et mon amitié.
    Bonne lecture et fraternellement à vous. ALAIN MEILLAND

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  10. Yveline 19 novembre 2010 à 19 h 16 min

    Bonsoir Monsieur Kemper,
    J ai lu pratiquement tous les commentaires et un détail peut être pour vous est totalement absent de vos commentaires, je n ose dire de votre reflexion.
    Que votre livre sorte en même temps que l album, pur hasard ? Peut être !
    Mais il commence la promotion de son album, et des la première émission de radio vous voudriez qu il fasse la promo de votre livre ? Vous devez savoir qu il a comme tout chanteur des objectifs a atteindre pour tout le staff , il a beau être connu, avoir son public, Rien n est gagne de nos jours, il y a de grands exemples qui se retrouve sans maison de disque, et en plus lavante de Disque ne suffit pas , et ça vous le savez aussi!
    Donc, si votre livre était sorti cet été, comment comptiez vous faire la promo de votre livre ?
    Vous n auriez pas pu vous incruster dans sa promo.
    Je trouve que cette demarche vous discrédite

    Réponse : Relisez encore tous les commentaires, je pense que vous avez mal lu, Yveline. Je ne demande pas à Bernard de faire la promotion de ce livre, et puis quoi encore ! Je déplore seulement – et ne suis pas le seul – cette insupportable atteinte aux droits élémentaires de la presse qui est d’interdire aux journalistes d’en parler. Je déplore aussi (ce fut le cas hier en ce qui concerne Le Grand Journal de Canal+), l’autocensure des journalistes. Avant de faire un commentaire, s’il vous plaît, Yveline, lisez d’abord ce qui est écrit.
    Ceci dit, si vous êtes pour la fin de la liberté de la presse, c’est votre droit : en Corée du Nors, c’est remarquable ! Michel Kemper

    Répondre
  11. Sylvie 20 novembre 2010 à 8 h 54 min

    Bonjour Monsieur Kemper
    Je tiens à vous féliciter pour votre livre. Il est de tout point de vue remarquable. Je suis une vraie fan de Bernard Lavilliers et votre récit m’a permis de plonger dans l’univers fascinant de cet artiste. En ce qui concerne la légende titillée, j’avoue que cela ne me choque pas plus que ça.
    Je félicite par la même occasion Monsieur Meilland pour les commentaires publiés sur votre blog. Le printemps de Bourge, ah que de souvenirs !
    Par contre, je déplore totalement ce genre de message insultant et méprisant que vous venez de publier. Je remarque simplement que caché (ou cachée) derrière un pseudo, il est vraiment facile de s’exprimer de la sorte. Un fan de Lavilliers ? dit -il ou dit-elle ?
    J’espère qu’ils ne sont pas tous comme cette personne.
    Bravo pour la réponse que vous lui avez apportée Monsieur Kemper .
    Mais vous savez, fan (fanesse) de Lavilliers depuis des lustres, et curieuse de nature, je me promène souvent sur les divers sites, blogs, you tube et autre dailymotion et il est très simple de rapprocher les divers pseudonymes et parfois différents pseudonymes en même temps sur des même sites !!! On les retrouve un peu partout…
    Mais vous êtes loin de tout cela, je m’en doute bien. Bref, encore bravo pour ce récit et bonne chance dans sa commercialisation.
    Une dernière chose Monsieur Kemper, j’aime encore plus Bernard depuis la sortie de votre livre (mon mari en est jaloux ! je plaisante bien sûr…).
    Très respectueusement,
    Sylvie

    Répondre
  12. Yveline 20 novembre 2010 à 9 h 30 min

    Je vous trouve excessif dans votre réponse, et vous ne répondez pas a ma question.
    De mon point de vue, je pense que, si votre livre était sorti a une autre période, les médias en auraient sûrement parle, puisque Bernard Lavilliers n’a pas interdit ce livre ( fort heureusement, ce serait contraire a ce qu il écrit et chante).
    Et qui vous dit qu’il n’en parlera pas de votre livre, durant sa tournee, une fois la promo du CD terminée ?
    Merci a Alain MEILLAND pour ce superbe commentaire, (mots forts et doux.)

    Réponse : Quand la date de sortie du livre a été fixée, nous ne connaissions pas la date de sortie du nouveau disque de Bernard : c’est donc le hasard, Yveline. Très sincèrement je pense – et je constate surtout – que la proximité des deux gène la promotion du livre. Bernard n’a pas interdit le livre, oui. Au nom de quoi d’ailleurs il aurait pu ? En cas de diffamation, ce qui n’est manifestement pas le cas. Promo terminée ou pas, le staff de Lavilliers interdit à la presse, chaque fois qu’il le peut, de parler du bouquin. C’est cette atteinte à la liberté de la presse qui est intolérable. Que ces journalistes-là obéissent est aussi hallucinant et en dit long sur l’état de soumission de la presse en France ! Et encore, là, nous ne parlons, Yveline, que de chanson (avec des gros capitaux, certes) : qu’est-ce que ça doit être sur une affaire d’État ? ! Nous, je vous le dis : que Bernard n’ait pas envie de parler de ce livre, je le comprends. Qu’il interdise qu’on lui pose la question est une atteinte aux droits fondamentaux de la liberté de la presse. Bon, ceci dit, il se trouvera bien des journalistes moins couards, un peu plus couillus. On va bien le rompre ce mur du silence ! Vous pouvez y participer, vous, Yveline (c’est du reste ce que vous faîtes en ce moment sur ce blog, grand merci), même modestement. Il est important que les gens, le grand public, sachent que le livre existe. Après, en connaissance de cause, ils l’achèteront ou pas. Mais pas de censure, ce n’est pas digne de ce pays.
    Hier vendredi, Bernard Lavilliers a décerné, au Palais de Tokyo, en tant de membre du jury de Biblio-Obs (Le Nouvel Observateur) le prix du Pamphlet 2010, prix qui récompense, depuis 2006, un ouvrage dont la forme comme le fond sont «salutaires à l’exercice du débat public». Il est manifeste que le livre « Les Vies liées de Lavilliers » est salutaire à l’exercice du débat public : sauf que Bernard ne le récompense pas, il l’enterre ! (et, au passage, Le Nouvel Observateur ne consacrera pas une ligne à mon livre « pamphlétaire », cause au membre du jury qu’est Nanar).
    Ainsi va la vie, Yveline. Faut le changer, ce monde !
    Je vous souhaite un bon week-end. Michel Kemper

    Répondre
  13. FRASIAK 20 novembre 2010 à 15 h 58 min

    « Les vies liées de Lavilliers » de Michel Kemper et « Causes perdues et musiques tropicales » de Bernard LAVILLIERS, ce sont mes achats de ce matin… Immersion complète dans le « Nanarland » avec un album magique comme l’artiste et un livre qui parle vrai comme l’auteur… Bonnes routes à tous dans l’imaginaire ou dans la vraie vie…

    Répondre
  14. Sugar Ray 26 novembre 2010 à 0 h 18 min

    Bonjour Michel,
    Je suis un fan inconditionnel de Nanard et je n’ai pas lu votre livre. Selon les commentaires et extraits que j’ai pu lire, il me semble que votre travail est d’une honnêteté et d’une éthique irréprochables.
    Permettez-moi donc de vous apporter mon soutien contre cette censure. Ne viendrait-elle d’ailleurs pas plus de son label que du chanteur lui-même, pour ne pas gêner la commercialisation du nouvel album?
    Comme vous, je suis fatigué d’entendre à chaque fois les mêmes questions et les mêmes anecdotes consensuelles dans la bouche des journalistes qui s’adressent à lui. Pour ma part, j’ai toujours réussi à faire la différence entre l’oeuvre et le personnage… Comment prendre au mot quelqu’un qui cite comme modèle, entre autres, Cendrars et Corto Maltese?
    Il faut vraiment être naïf pour croire que, en l’espace des quelques années, Nanard soit devenu à la fois boxeur, tolard, grand voyageur, poète, etc… Il donne, dans certaines de ses chansons, lui-même les clefs de ses propres rêveries.
    S’il n’est jamais monté sur le ring, sa chanson « 15e round » parle comme aucune autre de la sensibilité emmêlée d’un boxeur.
    S’il n’a jamais conduit de camion sur les routes brésiliennes, il a compris et traduit mieux que quiconque la notion de « saudade »…
    Bref, son talent dépasse de loin sa légende. Et un artiste a de toute façon le droit de maquiller sa vérité et son quotidien. Cela fait partie de ses prérogatives…
    Que les médias français passent sous silence votre ouvrage est bien dommage. Le seul soutient que je puisse vous apporter est de le lire…
    Bien à vous

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