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Fabulous trobadors : oh, Toulouse !

Un vieux papier de janvier 2001, à remettre au moins dans le contexte politique du moment. Chirac préside ; Douste-Blazy lorgne Toulouse qu’il emportera aux municipales, succédant ainsi à Baudis ; Pasqua fait son pastis sécuritaire… Et nos Fabulous Trobadors sont un fécond arbre à palabres ; leur concert, un régal de mots. Leur dernier album en date, Duel de tchatche, remonte à 2003.

Archive. Rapé pour le rap ! Il faut voir en Claude Sicre et Ange B., les deux des Fabulous trobadors, une étonnante musique à tchatche, une manufacture à mots convoquant à elle des tas d’oripeaux musicaux plutôt qu’une occitane transposition des musiques urbaines. Les Fabulous libèrent la parole : c’est le dire pour l’unique jouissance de justement le dire. Qu’importe le verbe, qu’il libère l’impro pour fêter sur scène l’anniversaire d’une spectatrice, qu’il encense l’ail puis les cachous Lajaunie ou qu’il sermonne, sentencieux, Pasqua et le locataire de l’Élysée. Aïe, ail…
Est-ce parce que l’Homme n’est plus habitué à prendre la parole qu’il la délègue à d’autres ? Eux restaurent idées et mots ! Ils le font à l’accoutumée dans les rues et sur les marchés de Toulouse. Le résultat est, ma foi, le même dans une salle de concert où le haut débit de paroles ne laisse personne bouche bée.
Oh, Toulouse ! Détrônée la gare de Perpignan, par Dali centre du monde. Toulouse est, à les écouter parler autant de la ville rose, leur ville, véritable épicentre des parleurs et des conteurs. Tout y revient pour mieux repartir en direction du public, lui-même convié à transformer sa ville en « plus beau des parks, aux mille et une attractions. » En langage Fabulous : agissez et prenez part à la vie de votre commune, exercez-y votre responsabilité. Est-ce, à six semaines des municipales, un « effet maire » comme ils disent. Toujours est-il que Baudis est bien présent dans leurs propos (No Baudis perfect) et que Douste-Blazy s’inscrit dans leurs incisives portées.
Les Fabulous sont tout sauf formatés, normalisés. Ils se disent « troubadours peu fabuleux. » Mais vous redonnent sacrément le goût de la parole. Avant eux, on ne connaissait pas. C’est, non fabuleux, simplement indispensable.

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