Le beau reste de Bistanclaque
Naguère ils furent deux, unis dans une chanson sociale et politique forte, expression d’une citoyenneté vraie et d’indéfectibles racines lyonnaises, très « croix-roussiennes. » Ce fut Bistanclaque, né dans l’évocation de ce bruit si typique des métiers à tisser et le souvenir des luttes ouvrières : les canuts chantés par Bruant, c’est ici !
Si Bistanclaque est à conjuguer désormais au passé, en reste la moitié : c’est Bistan, Reno Bistan. Dans le civil Renaud Pierre. Toujours flanqué de son piano à bretelles, parfois même d’une guitare. Et de deux musiciens : Noémie Lamour à la contrebasse et Yves Perrin aux guitares. Un baladin gouailleur à l’ancienne, populo-musette, un rien suranné, même si ses préoccupations sont bien celles d’aujourd’hui : « J’ai les mains moites / Le monde entier est de droite / J’veux bien faire moite moite / Mais là tout est de droite. »
Bistan ne chante pas que pour alimenter nos défilés, en varier le répertoire, il a aussi l’art et la manière de faire dans l’infinie tendresse, dans ces sentiments quotidiens qui, entre départs et retours (« Trois petits tours, déjà tu r’viens / Et moi j’t’attends comme un crétin »), entre L’Amour et la cuisine, font histoires certes banales mais bien troussées, bien balancées. Qui sentent le vécu, l’éprouvé. Comme celle chantant l’amour en Italie, frottant les mots et provoquant de subtils calembours. Que ces chansons soient puisées au répertoire de Bistanclaque ou qu’elles soient nouvelles, il y a indéniablement une griffe Bistan, une manière d’être, un rien décalée, looser des sentiments certes mais acteur de sa vie, souvent en des chroniques sociales qui font ou devraient faire référence. Les parisiens pourront le découvrir les 29 et 30 octobre au Limonaire. Faites le déplacement !
Le myspace de Reno Bistan.
Commentaires récents