La bonne mine d’Amélie-les-Crayons
Ce papier remonte à l’automne 2004, à Saint-Genest-Lerpt, lors des Oreilles en pointe, la tournée Et pourquoi les crayons ?, bien avant le plus merveilleux encore La Porte-plume… Retour sur un récital féminin au-delà de tout, entre p’tites manies et ragnagnas, amour fou et tendresse pure…
Archive. C’est un piano tordu, courbe, tel un dessin de Folon. Où, comme dans un bouquin de Vian, il y pousse des coquelicots. A un moment du récital, on saura qu’il ne faut questionner ni les coquelicots ni les crayons. Il n’y a plus de pourquoi…
Voici l’Amélie, qui n’est pas de Montmartre (quoique, parfois, au détour d’une valse…) : ne nous mélangeons pas les crayons. Première chanson, c’est Jasmin tea, convivial rituel, donc. La dame est geisha, yeux bridés, très à cheval sur la gestuelle, sur l’apparence…
Ce que c’est qu’une nana, dites ! A passer des heures à se questionner devant sa garde-robes, à épier au fond de sa glace le prime soupçon, le cheveu gris, à squatter le paillasson de celui qu’elle traque sans pitié, à chanter – comme sa collègue Jeanne Cherhal d’ailleurs – ses règles : « Et dans une semaine, mon amour / J’te décerne la médaille du mérite / Pour m’avoir supporté tous ces jours / En te persuadant qu’une fille c’est cyclique. » Voilà d’la chanson sans ambages, franche et directe, qui plus est fraîche, pétillante comme un soda (light, mesdames !) qui vous libère la tête de toute matière à réfléchir, mais vous tend en miroir les menus problèmes du quotidien. C’est, appliqué à une réjouissante chanson pas cruche, la recette d’hebdos à grands tirages. Comme Cherhal, j’y tiens : toutes deux rivalisent en émulation dans cette niche agréable et tonique ; toutes deux ont une personnalité que je vous raconte même pas si vous ne les avez pas vues. C’est terrible, presque terrifiant : « Donnes-moi tes yeux, tant qu’ils sont encore amoureux / Que j’les cuisine un peu ! »
Amélie a tout pour être aimée. Une voix qui court d’harmonie, le charisme, la sympathie qui émane d’elle… Tout. Et un groupe complice : trois pitres à la contrebasse, au piano, à l’accordéon et à quelques autres trucs qui font des notes. Aux grimaces et aux gags, aux sourires… Tout en Amélie est grand bonheur !
Le site d’Amélie-les-Crayons.
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