Émotions en Ville
Tant que la notoriété ne le transformera pas en évidence, il sera pour nous une bouleversante révélation. J’ai découvert Louis Ville en mai 2005, au festival Paroles et Musiques à Saint-Étienne, alors en première partie d’Hubert-Félix Thiéfaine… La dernière fois que je l’ai revu, c’était encore en cette ville, au Smoking dog, un bar où, incognito, il venait essayer, il y a deux ans déjà, les chansons de son nouvel album, Cinémas.
Voix, guitare, ça peut vous paraître fade et sans relief : c’est que vous ne connaissez pas encore Louis Ville. Quitte à faire, on aurait aimé le découvrir en trio : ce sera pour la prochaine. Mais l’essentiel est là : un artiste sincère dont la voix, rugueuse à souhait (il y a de l’Arno en ce timbre, en ces caresses de mots, en cette belle violence), est habitée. Dont la voix n’est que passion qui déchire le silence, le fait fuir. Total respect pour cet homme que personne ne connaissait ici, que tous, depuis hier, tiennent en grande estime. Parce que, gueule d’amour, il crache, colère, bouscule le bien-pensant. Parce qu’il vous surprend, vous hypnotise, vous ravit, vous comble d’un talent rare, inespéré. Louis Ville ressemble à un fragile granit, mais granit quand même, pierre qui suinte, qui pleure. Il tire sur la corde des merveilles d’harmonies, des notes douloureuses aussi. L’homme est étonnant, épatant. D’emblée d’une classe que nombre de ses collègues n’atteindront jamais.
Le myspace de Louis Ville : c’est ici.
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