Chedid, c’est tout Louis, ça !
Restons sur cet homme précieux qu’est Louis Chedid, fournisseur, Au jour le jour, en refrains dignes et mémorables. Après la rencontre, le concert. C’était en mai 2004, lors du festival Paroles et Musiques, salle Jeanne-d’Arc à Saint-Étienne.
Archive. Teneur rock pour ce vétéran de l’absolue jeunesse, qui s’entoure d’un quartet audacieux, fait pour moitié de musiciens d’Aston-Villa, et s’en va énergiquement balancer sa drôle de comédie humaine. Car Louis observe le monde qu’il chronique de son chant attachant, parce qu’authentique, sans rémission, sans concession. Pas de doctes mots pour ce philosophe de bon sens, juste « deux trois choses que j’ai apprises de cette chienne de vie », du contenu, du contenant de notre pauvre monde. Mais « T’as beau pas êtr’ beau / J’t’aime comme j’t’aime. » Car c’est bien d’l’amour que ce regard attendri sur la planète. Et comme qui aime bien châtie bien… Oh, ce n’est pas du tir à vue que cet inventaire qui se dessine d’une chanson l’autre : juste un doigt pointé là où ça fait mal, là où la société tourne maboule, là où la plus élémentaire dignité oblige réaction. Sur cette télé-réalité de merde, sur cette Terre qui se dégrade, sur… Tant de maux peuvent nourrir les mots que Chedid n’est pas en peine de chansons. S’il entonne « tout passe, tout lasse, tout casse… », il ne cesse d’avoir répertoire au moins utile sinon franchement nécessaire : le citoyen-chanteur qu’il est fait œuvre de totale salubrité. « Si j’te disais ce que j’vois v’nir » lance-t-il en mémoire d’Anne, la fille martyr qui tenait journal : « Elle ressort de sa tanière / La nazie nostalgie. » Un ange passe… Émotion. Il est des mots dont on ne peut s’habituer. Tout statique qu’il puisse être en scène, Louis Chedid vibre autant que son public, avec qui il entretient tendre complicité. Au cœur de son concert, la formation est alors en ligne, en bord de scène. Convivialité renforcée, ça frère entre salle et plateau : tous sont amis, des vrais, mus d’un compagnonnage sans âge ; tous se font la belle, libérant folle énergie. Chedid est ainsi fait. Et c’est tout Louis ça !
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