La chanson et son Jules
C’est est un dont je n’ai jamais tari d’éloges même si, parfois, je ne comprends pas tout dans ses dédales de mots, ses constructions foutraques et fantasques. Ce papier remonte certes à mai 2001 mais, juré, n’a pas pris une ride…
Archive. Il aurait pu triompher dans une insipide chanson médiatique. Par bonheur, il nous en invente une autre, sensible et déjantée. Faux décontracté et vrai timide, à moins que ce ne soit le contraire, le fort mignon Nicolas Jules a bien réussi, hier, son entrée dans la grande famille du festival Paroles et Musiques. Gueule d’ange, on lui donnerait le bon dieu sans confession, sans concession non plus. Pour le coup on aurait raison. Sauf qu’il bouleverserait nos sentiments et foutrait un boxon dingue dans les mots qui servent à les décrire. Jules « peut dire n’importe quoi » et du reste ne s’en prive pas. Il juxtapose des mots en se jouant de leur sonorité, les lance et constate leur rencontre, leur réponse, fait des rimes à sa manière et sécrète une inédite poésie aux très particulières règles. « Les vers ne parlent pas au bout des lignes » dit celui qui professe ne pas être ennemi du jeu de mots. L’essentiel de son répertoire parle d’amour. Avec des mots, Mesdames, inconnus à vos oreilles, délaissant là encore ceux trop usités pour créer un nouveau vocabulaire du tendre, abrupt parfois, touchant toujours : « Donne-moi ta bouche, donne-moi tes reins / Donne-moi tes os que j’les donne à mon chien. » Nicolas Jules c’est de l’impressionnisme appliqué à la chanson. Dit comme ça, ça simplifie… sauf que c’est peut-être une forme de cubisme, que rien n’est sûr avec lui si ce n’est qu’il a allumé le Magic-Mirrors d’une chanson nouvelle et fraîche qu’on aimerait entendre à nouveau. Lui est terrien, sa chanson est terrible.
Le myspace de Nicolas Jules. Aux Trois baudets, Paris, ce 27 août ; à La Talaudière (près de Saint-Étienne) le 4 septembre ; à La Rochelle le 10 septembre et à Nantes le 18 à Nantes.
http://www.nicolasjules.com
les dates de concerts, la bio, les vidéos…etc.
Gueule d’ange dans la nuit douce comme la queue rousse du diable au sortir du bain , cubiste ? Peut être bien oui , » Le poème est un plan géographique sur le dessin de l’univers » et il faut creuser les mots pour entrer dans son poème par le trou des voyelles …Et » La terre a la forme d’un cri » . En tout cas , cet article n’a toujours pas pris une ride en 2013, et j’essaierai d’aller voir par le trou des voyelles de Nicolas Jules le 10 novembre prochain au Sémaphore à Cébazat , spectacle collectif autour de Boby Lapointe : » Comprend qui peut » .