Diam’s, du toc !
C’était hier dans un Zénith mi-plein, en deuxième journée du festival Paroles et Musiques de Saint-Étienne…
« Qu’est-ce que tu fais là ? Allez, sors de ta loge. Tu t’montes la tête, t’as un concert à donner, les gens t’attendent ! » Voix off dans une salle encore noire, fausse hésitation, dramaturgie calculée. Et voici Diam’s, « en paix avec elle, avec moi-même. » Hurlements dans la salle et, de suite, forêts de briquets et de portables, comme constellation. Trois choristes, un clavier et, sur le pratos, un DJ, voilà pour le personnel. Les bagages sont fait du dernier cédé en date (« double disque de platine » qu’elle n’oublie pas de nous préciser en remerciant son public) et de beaucoup de blabla de la chanteuse. Sur elle, toujours sur elle, nombril du monde, tant qu’on la croirait sur son forum devant ses amis de facebook. Remarquez que quand Diam’s parle, c’est audible ; quand elle chante a cappella aussi. C’est quand le DJ lance la gomme et ses musiques que c’est pas possible. Même le clavier, c’est dire. On ne sait alors pas ce qu’elle dit, ce qu’elle chante. On capte deux ou trois mots, rien de plus. Diam’s sait-elle au moins qu’elle fait dans l’inaudible, dans la bouillie ? Ça fait cher l’entrée quand aucune phrase n’arrive en intégralité à nos oreilles… Virez-moi ces ingénieurs du son entre tous incapables ! Pour autant ne jetons pas Diam’s avec. Car la dame a semble-t-il des choses à dire. Mis à part qu’elle parle d’elle et, toujours, de son album (il doit être en vente à la sortie, avec tee-shirt et briquets, ou je me trompe), son leitmotiv semble être sa France à elle qui « leur tiendra tête / Jusqu’à ce qu’on nous respecte. » Le mot respect est lâché, comme un sésame. Mais avec telle agressivité qu’il en devient suspect. Diam’s appelle au vivre ensemble et c’est bien mais, toujours en reprochant aux autres ce manque de vivre ensemble. On se mord la queue. Elle agresse (notamment Marine, cible certes facile mais convenons que ça nous fait plaisir…) et se pose toujours en victime. Des politiques et journalistes surtout : « Je suis une femme convertie et je porte le voile. Y’a qu’à leurs yeux que ça énerve ! » Dans ce rap configuré commercial (même si son art « c’est pas pour la gloire et pour l’argent »), ne surnage finalement que la totale démagogie et une violence que la colère n’excuse pas. Le final tombe dans le n’importe quoi où chacun se grime qui en Spiderman, qui en Dora l’exploratrice, Obélix, squelette ou ourson dans un rythme qui appelle la danse. Ça fait songer à Goya. Pas le peintre ayant fait de la paix son étendard, non. A Chantal Goya, née De Guerre, bizness et infantilisation
Le site de Diam’s, c’est ici.
Merci pour tous ces bons articles…
Hier soir, pendant que tu te faisais massacrer les tympans par « ..ces ingénieurs du son entre tous incapables » ça je confirme !
Nous avons écouté Leprest à la Bobine de Grenoble. le garçon est toujours aussi attachant, ses chansons toujours aussi touchantes et la sono était bonne.