La bonne santé de M’a t’il dy
C’était ce samedi midi sur la scène de l’Aquarium, à Annonay, lors du festival Pas des poissons, des chansons, avec M’a t’il dy, un trio rhônalpin.
Elle se prénomme Mathilde ; son groupe M’a t’il dy. Elle fut d’abord solo, puis vite duo. Très acoustique. Percussions et pointes rock vinrent avec le trio. En fait, à eux trois (Mathilde Beasse et les frères Jérôme et Lionel Aubernon), ça fait nombre d’instruments. Et sans doute pour eux le plaisir d’en changer comme je change de chemises, plus vite même. Du piano-jouet aux claviers pour grands, de la batterie au violon électrique, des accordéons aux guitares et à toutes ces choses qui font des sons et émettent des ondes, la scène est envahie. Envahie pareillement de chansons qui nous dessinent le quotidien, un coup de crayon pour la tendresse, un autre pour une mordante ironie qui cache mal le mal-être : « Alors on court vers notre sort / On ferme les yeux bien fort / Jusqu’à ce qu’ils soient humides / Comme ça on voit pas le vide… » Idées noires, état de crise, vies banales, Vie de merde comme se nomme le nouvel album bientôt dans les bacs. Y’a d’l’amour en ce répertoire, qui aimerait se conjuguer au présent mais n’est souvent qu’à l’imparfait : « Regrettes-moi / Juste pour me faire plaisir / Juste pour me faire souffrir. » Vieillesse, alcool, délaissée, la chanson de M’a t-il dit est sociale, qui aborde volontiers la marge, les douleurs, les blessures, les souffrances. Chansonthérapie pour cette infirmière qu’est Mathilde dans le civil ? Chanson et santé toujours, elle convoque même Bernard Joyet au chevet de son art, par ce très beau texte qu’est Le Gérontophile. Dans l’idéal de notre dame, il est un remède, je vous le donne : « Libérez 68 et rendez-nous la frite / L’égoïsme en faillite / Je voudrais tout de suite retrouver 68. » Des pavés pour pilules du bonheur, intéressante pharmacopée…
Le myspace de M’a t’il dy, c’est ici.
Commentaires récents