Ces clics qui valent des claques

« Bonjour à tous, vous pouvez nous filer un petit coup de main en votant à l’adresse ci-dessous. On pourra peut-être participer au Printemps de Bourges grâce à vos votes. Si jamais vous n’avez que ça à faire, vous pouvez voter une fois par jour ! Pour votez c’est ici (suit l’adresse). Merci d’avance à tous ceux qui nous soutiendront. » C’est un jeune groupe prometteur du Roannais, dont je connais le créateur. Normal que je reçoive régulièrement des méls qui m’informent de l’avancée du groupe. Et pis un autre encore, jeune groupe stéphanois, même louable prétention, même concours de circonstances, de clics sur le clavier. Voilà-t’y pas que ces groupes prétendent « jouer au Printemps de Bourges ». Saine et logique prétention. Ils sont une centaine, comme eux, à concourir. Bien entendu ce ne sont pas les officielles Sélections régionales pour le Printemps de Bourges, simplement une marque de bière je crois, grimée pour l’occasion, qui tiendra podium au prochain Printemps et fout en conséquence la pression. Opération commerciale, attraction, accroche pour le public jeune. Et des groupes pris en otage d’un brasseur, simplement pour pouvoir en être et tenter de s’y faire remarquer. Le must appliqué à un radio-crochet du 21e siècle, où n’importe plus que l’audimat du net. Plus t’as de clics et plus t’as de chance d’y être. Plus tu fais de lobbying et plus tu seras gagnant. Si t’es nul au clavier, ton carnet d’adresse n’est pas assez fourni, t’es marron ! Où est l’artistique là-dedans ? L’artistique ? tu déconnes Kemper, t’y es plus, c’est dépassé. C’est comme ta supposée qualité, on s’en fout. C’est comme Grégoire, le « chanteur ». Tu bas ton buzz sur internet et t’es réputé bon, Camus te signe et les moutons viennent t’applaudir en masse au zénith de ta gloire.

Tiens, c’est comme les élections : où sont les contenus, les programmes ? En Italie, Berlusconi ne présente que des candidates jeunes et bien gaulées aux érections régionales. Pour les nôtres, les insultes font office de clics. Ça vaut des claques. J’ai comme dans l’idée que des valeurs se perdent…