Elle, L
L, 3 février 2010, festival Les Poly’Sons, Théâtre des Pénitents, Montbrison
On ne la connaît pas. Ou si peu. Par une affiche, aux vitrines des magasins alentours, dont on ne retient d’abord que des seins opulents pour seuls et intrigants arguments. C’est certes elle, mais L est bien autre chose. Déjà une belle et future grande dame au sein de la chanson. Auteure compositrice et interprète, elle est autre chanson initiale, de celles qu’on imprime en lettre capitale. L est de plein pied (ce soir-là avec néanmoins une fâcheuse entorse qui la cloue à sa chaise haute) dans la grande tradition de la chanson. Du reste, c’est ainsi qu’elle débuta il y a trois ans, en faisant miel des répertoires de Brel, Ferré, Barbara. Barbara… La comparer à La Dame brune n’est faire injure à personne. L en a la voix, le timbre. Et presque le même usage. Dans les intonations, dans ses textes. Il n’y a que les douces échappées vers d’autres horizons de la chanson, de la musique, qui en diffèrent. L’écriture est fine, précise, raffinée, qui ne fait pas particulièrement dans la liesse. Reste que le sombre, le tragique même, s’accordent à la douceur de la dame, à l’ambiance qu’L fait suinter. Des rues peuplées de Paris aux artères, toutes aussi populeuses, d’une Casbah tendue, en tous points explosive. Échappées donc. Vers Björk qu’elle reprend en v.o. et en direction de Vian (Boris) et de Fontaine (Brigitte) pour un J’suis décadente presque décapant. Nous avons effectivement là, devant nous, une de ces évidentes révélations. Pas en son set régulier, seulement en lever de rideau, avec deux musiciens ce qui, convenons-en, est déjà bien. Il nous faudrait le temps d’une scène rien qu’à elle pour goûter à son art. Ça va venir. Un premier 6 titres autoproduit est sorti il y a deux ans qui annonce, dans peu de temps, la promesse d’un premier album. Déjà désirable, presque indispensable, tant la demois’L fait forte impression.
Le myspace de L.
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