Engageante Lignon…
Dernier billet que celui-ci, on verra l’an prochain pour la suite. Quitte à faire, autant se quitter sur une nouvelle (très) bonne impression, un disque qui patientait sagement sur la pile de « ceux qu’il serait dommage de ne pas chroniquer ». Ceci fait, bonnes agapes ! Vous pouvez même laissez dorer le chapon plus qu’à l’habitude, y’aura pas de taxe carbone pour ça, pas pour tout de suite ! A bientôt en 2010 !
« T’avais pas pu t’payer l’aller / Mais t’as pu rentrer sans billet / De l’autre côté de la mer / Sans aucune affaire… ». Que ces messieurs Besson, Sarkozy et Hortefeux, fiers fournisseurs de charters associés et de singulière citoyenneté, écoutent Transfert, cette belle chanson de Stéphanie Lignon. Ils y trouveront, mais c’est pas gagné, l’humanité qui à l’évidence fait défaut au sommet de l’État*. Ravi en tous cas de retrouver Lignon dont le premier album éponyme avait été remarqué tant le charme qui s’en dégageait était déjà évident. Que confirme ce deuxième opus des plus séduisant, des plus engageants aussi, pour ne pas dire engagé : « Quand la conscience s’éphémère / Sur l’échiquier de la misère / Les pions s’inclinent sans détour / Vive le roi et ses discours / Vive la reine et sa beauté ». C’est dit. Rien à redire vraiment si ce n’est que l’art de Lignon est posé, accompli, que seul le temps et d’autres œuvres pourront bonifier. Tout est intime et impliquant ici, tout à la première personne, qui constate ou interpelle, entre des émotions et une infinie tendresse qui se mue en grandes colères (Dieu en prend pour son grade et on est content pour lui). La voix est claire qui parfois trahie l’accent du Sud-Ouest, parfois fait songer à Lynda Lemay, la musicalité évidente que souligne sans mal une intelligente orchestration. Que franchement demander de plus ?
Stéphanie Lignon, Transfert, 2009 autoproduit.
* Bien d’autres chansons abordent ces temps-ci le même et grave sujet, ne serait-ce que l’émérite Bien mérité de Clarika.
Le site de Stéphanie Lignon.
Effectivement, c’est critique !!!
Oui michel, tendresse et colère, mais aussi force dévastatrice et délicatesse, fragilité… et enfin cette manière d’être là et en même temps ailleurs.
Ces paradoxes, lorsqu’ils tiennent la route et c’est le cas ici, on ne les retrouve que chez les meilleurs
(pour les franciliens, elle chante au Limonaire les 22 et 23 janvier à 22h)
à bientôt
Et puis en Juin à Paris à la Reine Blanche : le jeudi 17. J’y serai.