Zufferey, née de la cuisse de Ziaf
C’était en 2004, un groupe d’étasuniennes, toutes de Boston, osant déployer leurs ailes et s’approprier Piaf. Au chant, Christine Zufferey, helvète exilée aux States. Le groupe existait depuis quelques temps déjà, nanas prises de bougeotte qui, visiblement, ne se satisfaisaient pas de leur confort ménager et de leurs vies repues, rockeuses dans l’âme délaissant carrément la batterie de cuisine pour la batterie, la vraie, la guitare électrique, la basse et le micro. Des artistes à qui un organisateur demande un jour de reprendre une chanson de la Môme Piaf, à l’occasion d’une quelconque commémoration. Ainsi Ziaf était né, toute la magie d’Édith dans une interprétation scandée, frénétique, un rien surréaliste. En tous points prenante, passionnante tant que personne n’a même songé à crier au sacrilège. Zufferey (le « z » de Ziaf) couvait sous Ziaf qui, rapidement, commençait à écrire, s’imaginant un avenir scénique avec ses propres chansons. C’est fait.
Après un premier album, A découvert, en 2006 (ressorti en 2008 chez b2p music et distribué par Disques Office), voici un LP, un quatre titres, C’était comme marcher sur la lune, occasion s’il en est d’à nouveau se pencher sur Christine Zufferey. Son précédent cédé était manifestement teinté chanson. Là, Zufferey retrouve délibérément un halo rock qui nimbe ses textes, les habille plus encore de chaud. Voix haut perchée, plus que jamais scandée, souffle court, la dame chante l’amour avec toute la dramaturgie que sa voix peut lui permettre : le désir, le trop-aimer, la douleur, les regrets, la nostalgie… Nombre de filles nous sont arrivées en chanson ces dernières années, tant que parfois on peut les confondre. Pas elle dont le timbre est encore différent. Différent et fascinant, passion et douleur mêlés, rare osmose entre contenu et contenant, entre cette dame longiligne et cette chanson torturée et langoureuse.
Le site de Christine Zufferey.
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