S.D.F.
Dans le journal ce matin, des pleines colonnes encore sur cette pandémie qui mobilise gouvernement et médias, histoire de bien occuper le bon peuple (pendant qu’on cause de ça…). On a dû dépasser les cent victimes en France, en prenant bien soin de compter cette fois-ci les extra-métropolitains, c’est pour la bonne cause. Faut faire chiffre, même si bien souvent les victimes étaient aussi atteintes d’autres affections, d’autres maux. Tout le monde se mobilise, les doigts sur la couture du pantalon, comme pour le Téléthon. Pique, pique, pique, faut vacciner à tour de bras et, au passage, booster l’industrie pharmaceutique reconnaissante. Y’en a plein les journaux et les carnets scolaires du « A », ça dégueule, on en bouffe au 20 heures de l’entrée au dessert. Indigestion. Dites, c’est quand le plan « B » ?
Et un simple entrefilet, tout petit riquiqui : 340 S.D.F. (Sans Domicile Fixe, en fait sans domicile du tout, à la rue) morts depuis le début de l’année dans notre pays. Que fait-on ? Y’a pas un vaccin contre ça, une piqûre contre l’extrême pauvreté, une seringue pour la dignité ?
J’aim’rais qu’çà cesse – esse – esse
De s’dégrader – der – der
Sans un bénef – ef – ef
S.D.F.
Ce qui me blesse – esse – esse
C’est d’être soldé – dé – dé
Pour pas bézef – ef – ef
S.D.F.
J’ai pas d’adresse – esse – esse
Rien à garder – der – der
J’ai pas l’téleph – eph – eph
S.D.F.
Rien dans la caisse – aisse – aisse
Rien à fonder – der – der
J’ai pas d’sous-chef – ef – ef
S.D.F.
On me rabaisse – aisse – aisse
On veut m’céder – der – der
En bas-relief – ef – ef
S.D.F. (…)
(extraits de la chanson S.D.F. C’en n’est pas une des exilés fiscaux que sont Pagny ou Hallyday, ça risque pas. C’est d’Allain Leprest, excusez du peu)
Je ne connaissais pas celle là de Leprest ! Mais il y en a tant et tant de chanteurs très bons qu’on ne connaît pas ! En dehors de ce que nous bassinent radios et télés…
Cher Michel,
Je pense à ma chanson « Fils du macadam » :
« FILS DU MACADAM
1/
Comme un étranger dans les rues
Tu as vu tous ceux qui ont bu
A la coupe froide des solitudes
Le visage marqué par les routes rudes
Refrain : Fils du macadam
Toi l’enfant des rues
Tu jouais aux dames
Mais t’es le pion perdu
Espérant bien celle
Qui te sortirai belle
Pour plus que tu rames
Pour plus que tu rames
2/
Comme un étranger dans les rues
Tu dessines à la craie le Christ nu
Tu chantes des chants de solitude
Qui parlent toujours de routes si rudes
3/
Comme un étranger dans les rues
Tu connais bien les gardes à vue
Les bureaux chargés des pointages
Mais au fond de toi il y-a la rage
(Paroles & Musique : J.L.)
Amitiés,
Jean Lapierre