Tiram, rock pluriel
C’était hier samedi aux Oreilles en pointe, sur la scène de La Forge, au Chambon-Feugerolles.
Un groupe qui, il n’y a pas un an encore, se nommait Tiramisu ne peut être que franchement délicieux. Par bonheur autant que par cohérence, Tiram l’est. Tiram ce sont de belles sonorités jazz, folk et rock, swing et tzigane, tout mélangé, avec un rien de groove, musique hybride qui ne manque pas d’allure. Ça pourrait faire bouillie mais non. On appréciera l’extrême lisibilité de chaque instrument (guitares électrique et acoustique, basse, batterie, saxophone et violon), de cette musique qui rend hommage à chacun d’entre eux, les dessine presque. On aimera tout autant cette puissante façon de chanter de Raphaël, impliquée, rageuse, qui tient parfois de l’incantation et emprunte, un peu, ici et là, tant au slam qu’à un Ridan pour le coup déridé. C’est musclé, bien plus que sur disque, et follement dansant. Ici une farandole, là une valse… A défaut d’avoir la place pour danser, le public sautille, trépigne des pieds en un intéressant sur-place. Pour un peu, ça ferait bal trad’ des temps modernes. On est dans la veine des Rue Kétanou, Debout sur le Zinc et autres formations de cette trempe, comparaison flatteuse dont Tiram se sort bien, qui plus est avec élégance. Nos parisiens sont fait de ce bois-là. C’est dire si ça chauffe…
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