Lo’Jo, c’est tout un monde !
Final haut en couleurs pour les Oreilles en pointe hier à La Forge du Chambon-Feugerolles avec Lo’Jo, admirable formation s’il en est.
D’un artiste il est commun, presque convenu, de parler de son « univers ». Rien que ce mot est tendance… Là, c’est plus modestement tout un monde, l’addition de tout, de vies et de cultures, du vivre ensemble, de la fraternité et du respect. C’est Lo’Jo et c’est unique. Lo’Jo est tribu qui caravane sa chanson, prélevant à chaque paysage, chaque ondulation du vent, chaque sourire sa sonorité, sa richesse, ses mots pour nous les restituer en un savant dosage qui ne semble rien devoir au calcul mais à l’amour de l’autre. Lo’Jo est récepteur. Et émetteur. Il est medium. Il est espoir.
Il a le physique de Monsieur tout-le-monde, Denis Péan, le chanteur et parolier, paré de son éternel couvre-chef. Il n’est que beauté, bonté et pure poésie. Et « dresseur de hasards dans un cirque d’ailleurs » comme il le chante. Il est puissance qui tranquillement s’écoule, se diffuse, de sa nougaresque voix, homme sage, impressionnant de sérénité, âme s’il en est de ce groupe angevin. Plumes d’anges… La scène est ample que le groupe occupe d’aise. Il y a Yamina et Nadia, deux voix sans égal et sans égo qui se complètent, s’additionnent, se nourrissent mutuellement. Elles sont part prépondérante, non du charme c’est entendu, mais de l’immensité de Lo’Jo, de son universalité. Toutes deux qui plus est à tirer des sons étonnants de leurs sanzas, de leurs kamel’n’goni, de leurs calebasses. Et Baptiste, Kham et Richard, autres pièces prépondérantes d’une formation d’exception… Dès les premières notes, les premiers mots, ce fut bonheur. Ça le sera jusqu’au bout du voyage, jusque dans les souvenirs d’après. Ce chant-là, « grand bazar sonique, multitude de déflagrations sonores », semble venu des entrailles de la terre aussi sûrement qu’il paraît avoir été prélevé, ici et là dans l’air, dans des filets à papillons. Monumental groupe de scène, Lo’Jo n’a pas en propre un « univers ». Il touche simplement à l’universel.
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