Laurent Montagne, simple et samples
Larges Oreilles en pointe cette année pour le montpelliérain Laurent Montagne. Nous l’avions vu au mitan de la semaine, dans l’antre de L’Autre Lieu, à La Ricamarie, en inédit animateur de stage chanson en direction d’adolescents. Nous l’avons retrouvé hier au soir, sur la scène du Royal de Roche-la-Molière, pour son one-man-solo.
Je n’avais jamais remarqué à quel point Laurent Montagne avait la gueule de l’autre, de l’acteur Dominique Pinon,celui entre autres de Délicatessen et de La Cité des enfants perdus. Physiquement la chose est entendue. Mais bien plus. Dans une infinie poésie pétrie d’humour et de tendres clins d’œil…
On connaît Montagne pour avoir été, naguère, la moitié des Acrobates, duo chanson qui, en bout de piste, après sept ans de concerts et trois galettes, s’est séparé. « J’ai remis mon sac en bandoulière / un vieux blue-jean et des docksides / moi j’ai encore du monde à faire ». Laurent arpente désormais les scènes en solo. Avec plein de monde aussi : en fait avec lui, démultiplié à l’infini. C’est simple et c’est sample. J’enregistre en scène un son de ma guitare, ou un de ma voix, des jeux de mains, pas de vilains et voilà ma chanson parée de tout un orchestre presque, comme un diorama, tout en relief. Reste que l’usage abusif des samples peut nuire en tantinet, irriter, lasser parfois…
Montagne écrit, peaufine à l’extrême ses textes, choisit ses mots, bel artisanat d’émotion, « tout ça pour plaire, tout ça pour avancer ». On sent que rien n’est de trop, pas une virgule pas un souffle, équilibriste des sentiments et de la vie, sur le fil toujours. Fragile par définition, même s’il aime se dire Quasi indestructible. On saluera ses petites trouvailles, la jongle de ses mots (« C’est une partie de ping, une partie de ping-pong / et la scène est un ring, j’attends le coup de gong »), sa chaleur qui, tel l’edelweiss, perce sa timidité. On saluera cet ami de passage qui un jour est venu, qui demain reviendra.
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