Nino Ferrer, de 6 à 106 ans
Il y a quelques années sortait un magnifique disque collectif dédié à Nino Ferrer : On dirait Nino (ULM-Universal, 2005) accueillait tant Bashung que -M-, Cali, Arno, Daniel Darc, Autour de Lucie, Art Mengo, Tété, Tété, Miossec ou encore et entre autres Fabien Martin. Beau générique pour un disque formidable de cohérence dans sa paradoxale diversité de tonalités et d’approches. Sous l’intitulé de groupe The Nino’s, Laurent Madiot, Benoît Simon et Tom Poisson nous sortent à leur tour une galette entièrement consacrée à Ferrer. Avec une sélection de titres en grande partie identique (Le Téléfon, Oh ! hé ! hein ! bon !, Le Sud, La Maison près de la Fontaine, Mon copain Bismarck, Mirza…). L’approche est simplement différente, le panel de voix moins important. Mais, là aussi et pour des raisons forcément différentes, il y a grande cohérence et c’est au moins aussi bien, aussi plaisant, aussi jouissif. Ça se veut être pour un public de 6 à 106 ans : pile dans la cible ! On ne saura que louer toutes initiatives relatives à Nino Ferrer, pas uniquement parce que Le Sud est une des plus belles chansons qui soient, non. Mais parce que ce chanteur « désabusé », créateur des Cornichons, est constamment à redécouvrir et son œuvre à se (re)mettre souvent entre nos deux oreilles. Pour ne pas oublier comme ils nous sont importants.
The Nino’s chantent Nino Ferrer (Naïve 2009)
L’album
Un régal, ces « Nino’S ». Le timbre des voix si complémentaires de Tom l’éraillé profond et de Laurent le magnifique, au service de textes archi fredonnés, font de cet album un sacré morceau de bonheur. Sans nostalgie, avec le recul que ces artistes-là prennent pour faire le boulot, on se prend à redécouvrir Ferrer. Un album à garder à porter de main. Comme le Téléfon.